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Constantine - Déficit criard en infrastructures scolaires à Ali Mendjeli: Inquiétudes pour la prochaine rentrée scolaire

par Abdelkrim Zerzouri

Les statistiques du relogement des familles à la nouvelle ville Ali Mendjeli, en pleine explosion, peuvent bien susciter le soulagement des autorités locales et centrales, ainsi que les heureux bénéficiaires, mais du côté du secteur de l'Education, c'est le stress d'une rentrée sous pression qu'on commence déjà à ressentir. « Avec des milliers de nouveaux élèves qu'on doit accueillir lors de la prochaine saison scolaire (2017/2018), à la nouvelle ville Ali Mendjeli et à Aïn Nehas, on ne peut que tirer la sonnette d'alarme au sujet d'un risque patent de déficit en équipements scolaires », avoue le directeur de l'Education, Mohamed Bouhali. Soulignant que, déjà, pour cette année, il a fallu recourir à des acrobaties pour assurer des places pédagogiques pour les élèves dont les familles ont été évacuées vers leurs nouveaux quartiers à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Et l'on s'attend à l'arrivée, avant la fin de l'année, de plus 10 000 familles à Ali Mendjeli et plus de 3 000 autres au nouveau méga pôle urbain de Aïn Nehas. Soit, au strict minimum, plus de 20 000 nouveaux élèves à accueillir dans des établissements scolaires qui se trouvent en état de surcharge, sans compter avec le boom démographique attendu qui va remodeler la carte scolaire au niveau de ces deux grandes agglomérations. Une calamité à venir ? « Si on n'y prend pas garde dans l'immédiat, la prochaine rentrée scolaire sera chaotique au niveau des deux agglomérations indiquées », en convient le directeur de l'Education. Surtout si l'on sait que jusqu'à présent, rien n'a été fait sur le plan de la réalisation de nouvelles infrastructures scolaires. L'Etat a bien planifié la réalisation de plusieurs établissements scolaires au niveau de ces zones à forte expansion démographique, dont 18 écoles primaires, là où se ressent une énorme pression, vu que le contingent d'élèves du cycle primaire est plus imposant que les deux autres cycles, même si le déficit en CEM reste très important, mais le passage à l'acte de la réalisation prend du temps, beaucoup de temps. Entre lancement des avis d'appels d'offres, soumissions et attributions des marchés, on ne peut réceptionner les établissements avant 2018 ! Reste la solution du marché de gré à gré, seule à même d'activer les choses sur ce plan, mais la pratique demeure tributaire du quitus des autorités centrales. Sur un plan pédagogique et gestion propre du secteur, le directeur de l'Education estime que la wilaya reste « stable », et a pu s'en sortir sur tous les plans. « Il y a des problèmes qui secouent certains établissements mais cela reste le fait de luttes dans le cadre du leadership syndico-syndicales, ou encore le manque d'expérience de certains directeurs fraîchement installés, et qu'il faudrait soutenir dans leur mission », estime M. Mohamed Bouhali. Ce dernier ne manquera pas de rappeler que sur le plan du règlement des indemnités des fonctionnaires, la wilaya de Constantine est considérée comme pilote dans le domaine. « Nous avons totalement apuré la situation pécuniaires des travailleurs, dont la régularisation des salaires de plus de 2 000 enseignants admis au concours de l'an dernier, la régularisation des enseignants promus aux grades de formateur et principal selon l'instruction de la tutelle (n°03 du 12 octobre 2015), les primes de rendement, les promotions en échelons de plus de 5 000 enseignants », soutiendra-t-il, non sans rappeler dans ce contexte le précieux concours du trésorier de la wilaya et le contrôleur financier. Sur ce registre, notre interlocuteur indiquera que les suppléants qui ont assuré la vacation du 1 septembre au 31 décembre 2016, dans 96 postes vacants et 888 autres pour cause de maladie des enseignants titulaires, seront payés dans les prochains jours, les états de paiement ayant été déposés au niveau du trésor de la wilaya. On constate que pas moins de 888 enseignants se sont absentés pour cause de maladie, du 1 septembre au 31 décembre 2016, un nombre très élevé qui confirme la tendance accrue de l'absentéisme des enseignants pour cause de maladie. « On souhaite que les nouvelles dispositions de contrôle mises en place par la Cnas soient dissuasives et freineraient cette saignée dans le corps des enseignants », lance M. Bouhali. Sur le plan de la numérisation, ce dernier souligne que ses services sont informatisés à près de 100 %, et que l'établissement de la carte biométriques pour les élèves des classes terminales a atteint un taux de plus de 90 %, et la différence se traduit par le fait qu'il s'agit de ceux qui sont déjà en possession d'une carte.