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Pour faire face à «la concurrence»: Les transporteurs en commun de 6 lignes se regroupent en SARL

par K. Assia

  Les transporteurs en commun, assurant l'urbain et le suburbain, appréhendent le pire après l'avis d'appel d'offres lancé par l'entreprise publique de Transport d'Oran ETO pour la location de bus de moins de trois ans. En effet, cette condition exigée pour les transporteurs, a écarté, selon M. Chikh, porte-parole, de l'UNAT d'Oran, les exploitants locaux des lignes urbaines et suburbaines. Une disposition qui n'arrange guère la corporation qui se dit marginalisée et livrée à elle-même. Le syndicat UNAT se dit abandonné puisque seules des dispositions personnelles sont prises pour la réorganisation du secteur, sans le soutien des pouvoirs publics. Une réunion a été tenue, la semaine dernière, avec le directeur des Transports, a noté M. Chikh, qui a permis aux opérateurs de faire part de leurs doléances et de leurs craintes quant à la dégradation de la situation et surtout à cette condition exigée qui les a écartés. «Nous avons proposé comme solution, pour participer à cette soumission, de prendre en considération les données du service du contrôle technique, seul habilité à dire si les bus sont exploitables, au lieu de limiter l'âge», a-t-il ajouté. Cette décision a suscité les appréhensions des transporteurs privés et de leurs syndicats qui ont fait part de «craintes quant à leur avenir», face à ce qu'ils ont considéré comme une «concurrence». Lors d'une réunion, tenue jeudi dernier, les transporteurs ont décidé de se regrouper en SARL afin de mieux s'organiser. Chaque ligne urbaine et suburbaine aura sa SARL, a indiqué le porte-parole du syndicat et d'ajouter qu'à l'heure actuelle, les transporteurs de 6 lignes dont le B, le 51, le 11, entre autres, ont donné leur aval pour la mise sur pied de ces SARL. Chaque nouvelle société aura son directeur et ses représentants qui auront pour mission de fixer le règlement intérieur et de s'occuper du volet relatif à la réorganisation du secteur des Transports. Cette étape a été précédée, selon notre interlocuteur, d'une première phase qui a porté, il y a plus d'un mois, sur la création d'une équipe de six représentants, pour chaque ligne. Il s'agit, d'une brigade mobile qui a pour rôle de sensibiliser les exploitants sur le respect de la réglementation qui régit le transport. Celle-ci est axée sur le respect de la tenue vestimentaire du chauffeur et du receveur, l'hygiène des moyens de transport, le respect de l'itinéraire, le civisme à l'intérieur du bus, l'application de la réglementation, soit la délivrance du ticket aux usagers, en plus du respect du temps des arrêts. Notons, par ailleurs, que l'ETO a loué, suite à un avis d'appel d'offres national ouvert, une centaine d'autobus auprès d'un opérateur privé. Pour améliorer la qualité de ses services et desservir les nouvelles zones urbaines, Le directeur local des Transports , dans une récente déclaration à l'APS, a estimé qu'il s'agit d' «un projet de service public d'importance pour assurer, aux usagers, une prestation de qualité, en matière de transport». «Le réseau de transport et son extension sont au stade de projet. Ils méritent d'être renforcés avec de nouvelles lignes. C'est la seule manière d'inciter les opérateurs privés à se professionnaliser et à suivre l'exemple de l'ETO, qui reste la référence, en matière de qualité», a fait observer le même responsable.