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L'Arba: Un adolescent tué lors d'une bataille rangée

par Tahar Mansour

  Les nouvelles cités où ont été relogées des milliers de familles venant d'horizons divers continuent à faire parler d'elles, de nouveaux phénomènes étrangers à la société algérienne y étant apparus. En effet, les batailles rangées, les saccages, les agressions sont devenus monnaie courante. C'est ce qui s'est passé à la cité 5-Juillet de la ville de L'Arba à l'est de la wilaya de Blida où près de 3.000 familles venant de diverses zones de la capitale ainsi que de L'Arba y avaient été relogées, suscitant, dès les premières semaines, une certaine appréhension parmi les nouveaux habitants. Quelque mois plus tard, des batailles rangées avaient lieu sporadiquement entre les habitants issus de divers quartiers d'Alger (Les Palmiers, Le Hamiz, L'Arba, etc.), surtout entre des jeunes qui voulaient avoir la mainmise sur les différents trafics.

Plusieurs blessés ont été dénombrés alors, puis un calme précaire a été observé jusqu'à il y a deux jours quand une bataille s'engagea entre deux groupes de jeunes, l'un originaire des Palmiers et l'autre d'anciens habitants de L'Arba. Des adultes s'interposèrent, évitant ainsi un face-à-face tragique. Mais ce n'était que partie remise, puisque, profitant de ce que les adultes se trouvaient à la mosquée pour la prière du vendredi, les deux groupes reprirent leur bataille. Et ce que tout le monde redoutait arriva : un adolescent, âgé de 16 ans, fut atteint mortellement par une épée. Evacué vers la polyclinique de la ville, il décéda des suites de ses blessures. Juste après, les camarades de la victime s'en prirent aux locaux tenus par des citoyens appartenant à l'autre quartier et essayèrent même de pénétrer à l'intérieur des bâtiments pour y commettre des saccages. Les éléments de la brigade de gendarmerie locale, aidés par leurs collègues de la brigade d'intervention puis par ceux de la brigade anti-émeute mirent fin aux accrochages en usant de grenades lacrymogènes. Une fois le calme revenu, une enquête a été ouverte et plusieurs témoins et suspects ont été entendus par la gendarmerie pour découvrir et arrêter le ou les assassins.

Mais, d'un côté comme de l'autre, les risques d'une confrontation générale ne sont pas à écarter et tous appréhendent les journées à venir, surtout pour les enfants scolarisés, les femmes, les vieillards et les travailleurs qui sortent tôt le matin.

Les gendarmes sont toujours sur place, comme nous avons pu le constater et comme nous l'a confirmé le chef de daïra, mais jusqu'à quand ? Il nous a par ailleurs assuré qu'une décision devrait être rapidement prise pour assurer la sécurité des lieux et des personnes et éviter que cet évènement prenne d'autres proportions.