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LADDH: Les chiffres alarmants du cancer

par R. N.

  Dans un document faisant état de chiffres sur le nombre de cas de cancer et le nombre de morts que cause cette maladie recensés en Algérie, Houari Kaddour, secrétaire national chargé des dossiers spécialisés de la LADDH, réclame une véritable prise en charge de cette maladie. Selon ce document, avec «12.000 décès par an», le cancer est la «deuxième cause de mortalité en Algérie avec un pourcentage de 21%, derrière les maladies cardio-vasculaires» et le «nombre de cancéreux en Algérie est estimé à 480.000».

Selon le document de la LADDH, «50.000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année en Algérie, dont 1.500 enfants (soit une moyenne de 5 nouveaux cas par heure enregistrés chez les adultes et 4 nouveaux cas par jour chez les enfants)». Le document de quatre pages estime que ce taux de mortalité est dû à l'absence de «prise en charge adéquate», car «70% des traitements prescrits aux patients ne sont entamés qu'à un stade avancé de la maladie».

Houari Kaddour relève dans son document que «les principaux facteurs de risque des différents types de cancer en Algérie» sont : «l'emballage de l'eau minérale, de limonade et lait en sachet», la vente de «viande blanche sans attendre l'élimination de la toxine de médicaments», la «pollution due aux pesticides utilisés abusivement dans les cultures agricoles», le «tabagisme aggravé par la prolifération du faux tabac (produits de contrefaçon)», «l'exposition aux colorants industriels», «l'exposition à certains virus ou bactéries».

Il ajoute à cette série de causes : «Le stress chronique au cours de la «décennie noire»», «la précarité des habitations (présence avérée de l'amiante nocive)», les «déchets industriels et hospitaliers de produits abandonnés en pleine nature», «l'exposition prolongée au soleil» et «les effets du rayonnement ionisant et leur dangereux impact sur l'hérédité».

Le document estime que le «malade se sent dans une situation de désespoir total et dramatique au point que certains malades attendent leur traitement pendant plus de 01 mois après le diagnostic et meurent avant même que le traitement ne commence», et ce malgré l'existence de «09 centres anti-cancer opérationnels en 2016».

Citant des témoignages «multiples sur les réseaux sociaux» des familles de malades, le document affirme que «si tu as le cancer et pas de relations, tu meurs». Il évoque aussi la difficulté de se procurer des rendez-vous «pour l'opération ou pour les séances de la radiothérapie et la surcharge des salles d'hospitalisation». «La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme a relevé également l'existence d'une pénurie d'antidouleurs nécessaires dans les séances de chimiothérapie faute de prévisions. Un déficit qui peut être fatal pour les malades», ajoute le document.

A propos des dépenses des familles des malades, le secrétaire national chargé des dossiers spécialisés de la LADDH relève les «frais des soins médicaux» dans les structures privées, «sachant que le montant d'une séance de radiothérapie s'élève à 13.000 DA» tandis que «les services de Sécurité sociale n'en remboursent que 400 DA». Selon lui, les familles dépensent «entre 60 millions à 80 millions centimes (transport, hôtel, les analyses de sang et les examens radiologiques» pour chaque malade. «Dans ce contexte, M. Houari Kaddour, secrétaire national chargé des dossiers spécialisés de la LADDH, pose une question légitime : où va l'argent du fonds spécial auquel les pouvoirs publics contribuent chaque année avec 18 milliard de DA pour l'amélioration de la prise en charge des malades», ajoute le document.

Parmi les recommandations du document, M. Kaddour propose : la «mise en place du plan de lutte contre le cancer», «améliorer les campagnes de communication et de dépistage précoce de la maladie», «l'amélioration de la prise en charge sanitaire du cancéreux», «assurer une formation supplémentaire au profit des médecins généralistes qui prennent en charge les cancéreux au niveau local», «favoriser la coordination de l'ensemble des acteurs notamment du mouvement associatif» et «solliciter les services de la Sécurité sociale pour un accompagnement financier des malades démunis».