Pendant que le chantier de confortement
de la chaussée qui s'était effondrée à la rue Tatache
Belkacem demeure toujours paralysé par la grève
déclenchée il y a deux semaines par les travailleurs algériens de la société
sud-coréenne Works, en charge de ce chantier, et un peu aussi par les
intempéries qui sévissent sur la ville, les partenaires sociaux, soit le
syndicat des travailleurs et la direction de l'entreprise poursuivent les
discussions sur la convention d'entreprise. En parallèle, un bras de fer est
engagé au niveau du tribunal de Constantine que les Coréens ont saisi pour se
prononcer sur la validité de la grève. Ce bras de fer judiciaire approche de sa
fin. Mardi matin, le juge des référés du tribunal de Constantine a convoqué
tout le monde pour une ultime séance au cours de laquelle il a annoncé que le
verdict sera prononcé aujourd'hui jeudi. Pour Doukali
Farès, le représentant syndical, que nous avons
interrogé hier alors qu'il allait entamer un autre round de négociations avec
la directrice de Works autour de la signature de la convention collective, le
problème ne se pose pas car il croit fermement que le juge va trancher en
prononçant la validité de la grève. « Parce que nous avons suivi fidèlement la
procédure légale pour le déclenchement de notre grève et nous ne faisons que
demander des droits du travail, explicitement énoncés par les lois et les
règlements algériens, dont nous avons été spoliés par les employeurs dans ce
chantier et dans celui du projet de calibrage des oueds Boumerzoug
et Rhumel », nous a-t-il expliqué. Contacté lui
aussi, hier, M. Ali Hamam, directeur des ressources
en eau chargé par la wilaya du suivi de ce dossier, a confirmé l'information
sur le prononcé du jugement par le tribunal qui interviendra aujourd'hui dans
l'affaire qui oppose les travailleurs à leur employeur. Mais il ne manquera pas
de rappeler l'action en référé introduite par sa direction qui conteste
également le bien-fondé de la grève et demande des dommages et intérêts pour le
manque à gagner et des réparations pour l'immobilisation et la sécurité du
matériel du chantier de la rue Tatache. Ce qui laisse
entendre que les travailleurs n'ont pas fini avec les retombées de leur
mouvement de grève et qu'ils doivent faire face encore au tribunal suite à
l'action en justice lancée par la wilaya par le biais de la direction des
ressources en eau. « On verra bien cela demain », a laissé tomber M. Hamam, sans autre commentaire.