Les mélomanes à Tiaret n'ont pas oublié Mustapha Belarbi, disparu voilà 23 ans, déjà ! En effet, un hommage
a été rendu par la talentueuse équipe du conservatoire communal de la ville de
Tiaret à celui qui fut son premier directeur, M. Mustapha Belarbi,
disparu le 31 décembre 1994 à l'âge de 61 ans. Diverses activités ont été
organisées pour commémorer le vingt-troisième anniversaire de celui qui fut,
aussi, le compagnon d'armes de l'hymne assassiné, le chahid
Ali Maâchi. Talentueux auteur-compositeur, Mustapha Belarbi fut un artiste engagé et fervent militant de la
cause nationale. Membre du réseau urbain des fidayîn de Tiaret, son engagement
sans faille dans le combat libérateur que menaient ses frères d'armes pour le
recouvrement de l'indépendance du pays lui vaudra les pires tortures de la part
de la soldatesque coloniale. Après que le pays eut retrouvé la liberté, il
consacrera toute sa vie à sa passion de toujours : l'amour des sons. Il ne
ménagera aucun effort pour la promotion de l'art lyrique, l'art des planches
mais aussi et surtout la poésie. Il écrira de nombreux sketches et textes qu'il
composera en musique. Parmi ses textes les plus illustres, celui intitulé
«Demande d'emploi», une lettre écrite sur un ton aussi caustique que
merveilleusement versifiée et adressée à un maire français en exercice à
l'époque de la longue nuit coloniale. Il deviendra en 1985 le premier directeur
du conservatoire communal de musique de la ville du Cheikh Bentayba.
Ses enfants spirituels, et ils sont nombreux, se souviennent toujours avec
émotion de cette illustre personnalité que fut Mustapha Belarbi,
l'un des enfants les plus dignes de l'antique Tihert.