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Ouassini Laâredj, à la 9ème édition du Festival du Théâtre arabe: «La Culture n'est pas la cinquième roue du carrosse...»

par Mokhtaria Bensaâd

  Présent à la 9ème édition du Festival du Théâtre arabe, organisé à Oran et Mostaganem ,du 10 au 19 janvier, le romancier et professeur de littérature, Ouassini Laâredj regrette que le budget dédié au secteur de la Culture et au Théâtre, en particulier, soit toujours appelé à se rétrécir, alors que, « c'est la Culture, dira-t-il « qui oriente la société et préserve son équilibre ». Pour le romancier, considéré parmi les plus célèbres du monde arabe et le plus primé pour ses œuvres, « la Culture n'est pas la 5ème roue de la carrosse, au contraire, c'est elle, le gouvernail de la société qui tient son équilibre. C'est pour cela qu'il est important de mettre le paquet dans ce secteur, afin d'éviter de retomber dans les erreurs du passé qui ont coûté cher au pays. Le vide culturel a poussé certains à sombrer dans l'alcoolisme et par conséquent se déconnecter de la réalité et conduit d'autres vers les mosquées et l'isolement religieux ». Il a expliqué ce refuge, pour les uns et les autres, par « un vide culturel, à l'intérieur, développé chez chacun par manque de connaissance du théâtre, de l'opéra et aussi de lecture. C'est très important et l'Etat doit prendre en charge ce volet », selon Ouassini Laâredj.

Sur la production théâtrale, en Algérie, le romancier estime que le seul handicap à la créativité et la production théâtrale reste le problème financier. Il considère que le ?printemps arabe' n'a rien apporté de nouveau, par rapport aux sujets traités par le théâtre, en Algérie. « J'ai vu que pour nous Algériens, avons l'impression de ne pas être concernés par le ?printemps arabe'. Pourquoi ? Parce que les problèmes nationaux, politiques et de régime, ont été traités de façon directe ou indirecte par Alloula, Abderrahmane Kaki? Donc, le ?printemps arabe ?n'a rien raconté de plus. Les problèmes existaient avant et continuent d'exister ». Il avertit, aussi, que « lorsque l'art se lie à la politique, il perd beaucoup de son contenu ». Evoquant ses œuvres littéraires, l'écrivain a annoncé que ces deux romans, ?Assabi Lolita' (Les doigts de Lolita) et son dernier roman ?Nissa'e Casanova' seront bientôt adaptées au théâtre.