Le poulet, qui a longtemps trôné
à un prix inaccessible pour les foyers aux revenus modestes, a fait ce qu'on
pourrait appeler une chute libre, hier, au marché Boumezzou,
situé en plein centre-ville, affichant des prix entre 240 et 260 dinars le kg.
En effet, depuis pratiquement l'été dernier, les prix de cette volaille ont
atteint un pic des 400 dinars le kg, et même s'ils ont reculé un tant soit peu
après, ils sont restés malgré tout à des niveaux gravitant autour de 350 et 370
dinars le kg durant plusieurs mois.
Questionné sur ce sujet, le
président de l'association des aviculteurs de la wilaya de Constantine, M. Boukhris, fera savoir que plusieurs facteurs ont joué dans
cette montée des prix du poulet, et ce depuis les mois de juin et juillet
derniers. Il y a d'abord les conditions d'inorganisation et d'anarchie totale
qui règnent dans la filière et particulièrement dans l'élevage du poulet qui
font que les pertes de poussins sont importantes, qui ont contraint les petits
et moyens aviculteurs à mettre la clé sous le paillasson et à cesser
l'activité. Ensuite, il y a le problème du prix de l'alimentation qui a grimpé
de 4.600 dinars le quintal à 5.720 dinars, sans raison aucune et juste par ce
que le secteur n'est pas organisé et n'est pas régi
de façon transparente. Et de souligner également le facteur des médicaments qui
sont acquis non pas auprès d'officines officielles, mais de simples
vétérinaires qui les écoulent, spéculation aidant, en faisant passer le prix de
200 dinars en période normale à 1.600 dinars, soit près de dix fois plus. Et
ceci bien sûr, ajoute-t-il, sans vignette, sans date de péremption, etc.
D'ailleurs et dans ce cadre, notre association réclame une organisation de la
filière et la mise sur pied de «pharmacies de produits vétérinaires», car il
est inadmissible de continuer ainsi avec des flambées de prix, qui seront après
répercutés sur la vente du poulet. Pour ce qui a trait à la baisse de ces
jours-ci, dira-t-il, il s'agit surtout de période favorable à la livraison de
poulet sur le marché de plusieurs producteurs en même temps. Et de prédire que
cette tendance baissière va se poursuivre lors des prochains jours et semaines,
avant de reprendre le cycle de hausse, au cas où l'état d'anarchie dans la
filière sera toujours de mise.