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UE - Algérie: Des Eurodéputés à Alger

par Bruxelles: M'hammedi Bouzina Med



La délégation du Parlement européen pour les relations avec le Maghreb effectuera du 1er au 4 novembre, une visite de travail, en Algérie. Elle rencontrera les plus hauts responsables du pays et des représentants de la société civile.

La délégation du Parlement européen (PE), en charge des relations avec les pays du Maghreb, effectuera du 1er au 4 novembre, une visite de travail, en Algérie, pour évaluer l'état de la coopération UE-Algérie. Pour cette XVème rencontre du genre, un programme varié et dense a été retenu par les deux parties (PE- Algérie) pour un bilan exhaustif de l'état des échanges entre elles. Ainsi, les Eurodéputés auront des entretiens avec les plus hauts responsables du pays, notamment les présidents du Conseil de la Nation et de l'Assemblée populaire nationale ainsi qu'avec le Premier ministre. Un séance de travail est, également, prévue avec la délégation de l'UE, en Algérie et des représentant de la société civile ( presse, ONG...). Cette nouvelle rencontre, entre les deux parties, intervient dans une conjoncture particulière marquée par des changements géopolitiques majeurs autant dans l'espace euro-méditerranéen que dans le monde qui poussent l'Europe et les pays du Maghreb à revoir leurs stratégies de coopération pour leurs intérêts réciproques. Le cadre de la nouvelle Politique de voisinage ( PEV), à laquelle l'Algérie adhère, sert de feuille de route pour cibler les priorités de la coopération, dans un esprit de solidarité et de complémentarité d'intérêts communs. Des sujets prioritaires telle la lutte contre le terrorisme international et l'immigration clandestine seront au centre des débats entre les deux parties. Toute la philosophie de la coopération entre l'Europe et l'Algérie est sous-tendue par l'importante question des droits de l'Homme. C'est dans ce sens que la délégation européenne rencontrera, dès le 2 novembre, des acteurs et organisations de la société civile: presse, syndicats, mouvement associatif aux fins d'avoir une meilleure vision de l'évolution de la société algérienne dans sa quête de construction démocratique.

Au plan économique, les Eurodéputés ont prévu, le 3 novembre, une séance de travail avec la délégation de l'UE installée en Algérie et un dîner avec les « businessmen » algériens et une visite d'un chantier financé par l'EU.

Sur ce dernier plan, il est certain que la coopération entre L'UE et l'Algérie est en-deçà de son réel potentiel: l'Algérie est le premier client et le premier fournisseur de l'UE, dans toute la région su-méditerranée et elle est le pays qui bénéficie le moins de l'appui et de la solidarité de l'Europe dans ses politiques de réformes structurelles. Les financements de la Banque européenne d'investissement (BEI) sont très maigres comparativement aux voisins maghrébins. Cependant, cette anomalie n'est pas de la seule responsabilité des Européens. Des sources de premier ordre (direction de la BEI) nous ont répété souvent leur incompréhension face à l'absence de propositions algériennes pour des financements et investissements de la BEI, en Algérie.

La visite de la délégation européenne est une opportunité pour les deux partenaires de donner un « coup de fouet » à leur coopération et aussi de lever les équivoques d'ordre politique et diplomatique, en ces temps de crise internationale. C'est que les destinées de l'Europe et l'Algérie sont intimement liées en ces temps de mondialisation et les conséquences qu'elle enduit sur les équilibres économiques et géostratégiques. Rappelons que la délégation du Parlement européen pour le Maghreb est présidée par l'Italien Pier Antonio Panzeri (groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates) et composée de plus d'une trentaine de membres.