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FLN: Belkhadem s'en prend à Ould Abbès et Saâdani

par Yazid Alilat

L'ex-secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, écarté en 2013, du FLN, par Saadani et ses partisans, est sorti jeudi de son silence.

Cinq jours après «la démission» de Amar Saâdani et l'arrivée de Djamel Ould Abbès, Belkhadem revient sur les péripéties du parti sous l'ère Saâdani, et estime que le départ du premier aurait des raisons autres que celles invoquées, samedi dernier, devant le Comité central et qu'avec le second, on ne peut faire «du neuf avec du vieux».

Dans un entretien à la chaîne américaine CNN-Arabic, Belkhadem, interrogé sur le départ de Saâdani a estimé qu'il ne s'agit pas «d'une démission au sens propre du terme.» «D'autant que 15 jours auparavant, et plus particulièrement le 5 octobre, il était question de la poursuite du travail et de la confiance en soi. Donc, que s'est-il, réellement, passé en 15 jours ?é, s'est-il interrogé, avant d'ajouter : «malgré tout, je lui souhaite un prompt rétablissement, si cela était la raison de sa démission, mais je ne pense pas que c'est le cas.»

Pour Belkhadem, le FLN sous la conduite de Saâdani, «est entré en guerre ouverte, autant avec son environnement politique dont les partis, qu'avec celui de l'autorité de l'Etat dans toutes ses composantes. Ce qui a, probablement, accentué la pression sur le parti», relève t-il. «Et puis, il y a eu ces déclarations incendiaires qui ont accéléré le départ de Saâdani», explique-t-il. Sur la question de la capacité de Djamel Ould Abbès, successeur de Saâdani à la tête du FLN, à diriger le parti, M. Belkhadem a rappelé que «pour être honnêtes dans nos jugements, personne ne peut contester le militantisme de Ould Abbès ou de Saâdani, nous sommes tous des militants au sein du parti. Pour autant, la manière de gérer le parti, ou le niveau du débat politique, tout cela sont des choses qui diffèrent d'une personne à une autre». Mais, sur la capacité de Ould Abbès à diriger le FLN, il a eu cette métaphore comme réponse : «tout ce que nous souhaitons à Djamel Ould Abbès, c'est de réussir. Cependant, on ne peut se tailler de nouveaux habits avec de vieux tissus râpés, si on veut faire un saut qualitatif au parti». Pour Belkhadem, le FLN a traversé une sévère «crise politique, et donc il faut resserrer les rangs et se réconcilier, et faire en sorte que les enfants du parti reviennent. Cela ne se fera qu'avec la volonté du premier responsable» du parti, c'est-à-dire Ould Abbes, a souligné M. Belkhadem, qui a appelé le nouveau SG du FLN à mettre en place «une instance de transition, qui rassemble tous les partenaires politiques au sein du parti et réunis autour d'un seul objectif, qui est de remporter les prochaines élections législatives et faire en sorte que le parti reste la première force politique», du pays. Interrogé, par ailleurs, sur ses prétentions politiques futures, en particulier comme successeur du Président Abdelaziz Bouteflika, Belkhadem a répondu : «j'ai soutenu le Président Bouteflika parce que j'étais et je suis convaincu qu'il est l'homme qui est capable de réaliser la réconciliation nationale, et qu'il réalise ce que nous étions en train de faire en 1999, 2004, 2009 et 2014, et pour cela j'ai participé à toutes les campagnes pour que Bouteflika soit président, et pour qu'il reste président.» Mais, précise t-il, «il est prématuré de parler de présidentielles, car le président est toujours en poste et assume ses missions.» Sur le volet économique, il a critiqué les mesures prises par le gouvernement pour contrer les effets de la baisse des recettes pétrolières sur l'Economie algérienne. Pour Belkhadem, les nouvelles mesures prises par le gouvernement pour atténuer les effets de la baisse des recettes pétrolières ne sont «pas suffisantes, parce qu'il s'agit de solutions de replâtrage, que ce soit pour augmenter les taxes et les recettes du Trésor, que de la suppression de projets de réalisation du budget d'équipement.» «Il est vrai qu'il s'agit de solutions nécessaires pour faire face à des conditions d'urgence, nées de la baisse des recettes pétrolières et de gaz de l'Algérie, mais il faudrait que le travail soit fait sur le moyen et le long termes», a-t-il dit. «Mais, à court terme, le gouvernement doit prendre des mesures pour préserver le niveau de vie des Algériens», a-t-il encore souligné. Il estime, dans ce cas, qu'il faut «passer d'une économie de rente pétrolière à une économie qui utilise les recettes du pétrole pour créer des secteurs productifs».