Espace vert détourné, décharges sauvages, rues délabrées, actes de propriété?: Le cri de détresse des habitants de la cité «140 logements» d'El Kerma
par J. Boukraa
Les
habitants de la cité ?140 logements' sis à El Kerma viennent, encore une fois,
de monter au créneau pour dénoncer la dégradation du cadre de vie, à
l'intérieur de leur cité. Ces derniers interpellent les pouvoirs publics sur
les nuisances causés par des énergumènes qui ont pris possession d'un espace
vert mitoyen. Cet espace, censé être un havre de détente et de repos, est
devenu un lieu de beuverie à ciel ouvert. Des jeunes désœuvrés et marginalisés
ont pris possession de cette aire pour venir, chaque soir, consommer de
l'alcool et fumer des joints de cannabis. Alcool aidant, un vocabulaire ordurier
et vulgaire est utilisé à haute voix accompagné d'une musique stridente encore
plus vulgaire. Une fois le soleil levé, un amas de bouteilles et de canettes
vides est retrouvé sur les lieux ainsi que des monticules de mégots de
cigarettes. Ces scènes sont devenues l'image première des jeunes élèves
empruntant le chemin de l'école. «Nous interdisons aux enfants d'y jouer car
ils risquent de se blesser » affirment les riverains. Ces habitants lancent un
véritable cri de détresse afin que cette situation cesse. Ils craignent pour
leurs vies, une fois la nuit tombée ou de se retrouver au beau milieu d'une
rixe nocturne.
L'école
primaire du ?20 Août' est cernée de poubelles nauséabondes. « Le danger guette
nos enfants. Les dealers squattent un petit espace vert mitoyen», dénonce le
comité du quartier. En effet, l'espace vert se trouvant en face de l'école du
?20 Août' est à l'abandon : arbres sans élagage, pelouse en broussaille et des
détritus partout. Ce jardin est un point noir que les habitants peinent à
réhabiliter. D'autre part, les habitants de cette cité demandent à revoir les
heures de ramassages des ordures ménagères. Ils espèrent que l'ancien programme
soit rétabli qui consistait à sortir leurs sacs d'ordures une fois la benne tasseuse est dans le quartier. Selon eux, cette action
permettrait d'éviter de laisser, sur la rue, ces bacs pleins d'ordures toute la
journée. Ils ajoutent que leur cadre de vie serait plus beau à voir et aussi
éviter les mauvaises odeurs et la prolifération d'insectes ou d'animaux
sauvages. En plus de cet espace vert, les rues sont également complètement
délabrées avec des nids-de poule et des tranchées mal remblayées, après des
travaux d'électricité, d'AEP ou d'assainissement. «Dès les premières averses,
ces rues sont complètement inondées. Les enfants ont du mal à se déplacer et,
souvent, ils s'absentent de l'école, s'ils ne sont pas accompagnés »
ajoutent-ils. Un autre problème qui n'est pas des moindres, est celui des
habitants qui n'ont toujours pas d'actes de propriété. Il
signalent, à ce titre, que la cité a été construite dans les années
1990, par la CNEP mais que le terrain faisait l'objet d'un litige, entre la
commune d'El Kerma et ladite banque.