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Nouveau tour de vis de la CNAS dans le transport sanitaire: Des dialysés protestent, la direction de la Caisse s'explique

par S. M.

Des dizaines de dialysés accompagnés de leurs proches et de transporteurs privés conventionnés avec la CNAS ont observé hier matin, un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya pour dénoncer le «nouveau tour de vis opéré par les services de la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS) qui ont privé des centaines de dialysés du transport sanitaire». Les contestataires, encadrés par l'Association locale des insuffisants rénaux de la wilaya d'Oran, ont exigé une intervention directe du chef de l'exécutif local tout en regrettant, selon leurs propos, «les décisions arbitraires prises pas la direction locale de la CNAS». Les dialysés qui brandissaient des pancartes où on pouvait lire : «nos vies sont en danger», «nous sommes otages de l'administration», et, «non à l'austérité sur le dos des malades» ont exprimé leur indignation contre la décision prise par la direction locale de la CNAS qui va les priver du transport sanitaire, entre leurs domiciles et les centres d'hémodialyse. Ils ont aussi affiché leurs craintes sur une possible suspension définitive du transport sanitaire, en novembre prochain, tout en exigeant le rétablissement du transport sanitaire, pour tous les dialysés. «Nous avons été privés de transport sanitaire. La CNAS a décidé de suspendre le transport sanitaire pour tous les dialysés habitant à moins de 8 km des centres d'hémodialyse. Cette décision nous pénalise, lourdement, vu que nous sommes contraints de nous déplacer, un jour sur deux, vers les centres d'hémodialyse», déclare amèrement cet homme. Et un autre d'enchaîner : «le transport sanitaire est vital pour les dialysés. La majorité d'entre nous sont des chômeurs ou des retraités». Le président de l'association des insuffisants rénaux de la wilaya d'Oran affirme à ce propos : «Les transporteurs privés conventionnés, pourtant, avec la CNAS n'ont pas été payés depuis plusieurs mois. Cette situation a des répercussions graves sur les dialysés qui sont abandonnés à leur triste sort. Nous avons sollicité tous les services concernés et en particulier la direction locale de la CNAS, mais en vain». Des transporteurs privés qui ont, aussi, pris part à cette action de contestation, ont affirmé que la CNAS a gelé le payement de leurs prestations, depuis 3 voire 6 mois pour certains. «Je n'ai pas reçu un sou depuis 6 mois», soutient ce transporteur VSL (véhicule sanitaire léger).

Et un autre d'ajouter «nous sommes conventionnés avec la CNAS, je ne comprends pas pourquoi ils refusent de nous payer ?». Du côté de la direction locale de la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS), une source autorisée précise qu'«il s'agit tout bonnement d'une opération d'organisation du transport sanitaire après le constat de nombreux dépassements». «Nous avons 11 transporteurs agréés par le ministère de tutelle pour le transport de 700 dialysés.

Le transport sanitaire n'a pas été gelé, mais nous avons tout simplement fixé un quota pour chaque transporteur. Il faut savoir qu'une commission ministérielle s'est déplacée à Oran et elle a constaté plusieurs dépassements de la part de certains transporteurs». Concernant le retard dans le payement des prestations des transporteurs, la même source nie en bloc. « Nous sommes à jour en matière de règlement des factures des transporteurs privés», conclut la même source.