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Tlemcen: Des habitants barrent la route pour des logements

par Khaled Boumediene

Des habitants de la petite agglomération de Mérazgua, située à environ 4 kilomètres sur la route de Zenata à l'ouest de Hennaya, ont obstrué hier matin les axes routiers de la RN 98 menant vers l'aéroport ?'Messali Hadj'' de Zenata, Tlemcen, Fellaoucène, Bordj Arima, Nedroma et Ghazaouet, pour réclamer l'attribution des aides à l'habitat rural, des logements à caractère social, du gaz naturel et l'assainissement pour leur localité qui compte quelque 2.000 âmes. Les protestataires ont installé une tente et usé de grosses pierres, de troncs d'arbres et de pneus pour fermer la route à la circulation, engendrant des perturbations et des difficultés aux usagers de la route, qui ont été obligés de se rabattre sur la ville de Remchi pour rejoindre le chef-lieu de la wilaya de Tlemcen. Un dispositif de sécurité a été déployé sur les lieux tandis qu'un groupe représentant les citoyens contestataires, a été dépêché au cabinet du wali sur demande de ce dernier afin de les rencontrer et écouter leurs doléances. «Cela fait des années que nous réclamons des logements sociaux auprès des autorités locales de Hennaya en vain ! De plus on nous a promis 120 habitats ruraux mais on n'a rien eu. Comme on n'était pas des algériens ! Ce qui est encore grave c'est que nous avons déposé comme tous les citoyens des dossiers pour l'acquisition de logements sociaux, mais personne de notre village n'en a bénéficié ! Il n'y a aucun bénéficiaire de Mérazgua sur les listes 450 logements sociaux affichés récemment ! On nous prive de tout. Faute de logements certains de nos jeunes demeurent encore célibataires malgré leurs âges avancés, ils veulent eux aussi fonder un foyer ! Pourquoi les en prive-t-on ? », s'insurge un habitant de Mérazgua. Pour un autre père de famille de cette localité rurale : «Mérazgua compte à elle seule quelques 60 martyrs qui sont morts pour la liberté de l'Algérie ! Il y a aussi des patriotes qui se sont armés pour protéger la localité contre le terrorisme durant la décennie noire ! Nous n'avons ni eau, ni gaz naturel ni assainissement. Même l'école primaire est en état de délabrement avancé, et constitue un danger pour nos enfants !».

La route a été rouverte à la circulation après l'entrevue de représentants des protestataires avec le wali.