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CS Constantine: Divergences au sein du directoire

par A. Mallem



La piste de l'entraîneur français Roger Lemerre étant définitivement écartée a fait éclater au grand jour les contradictions et les antagonismes au sein du directoire qui gère le club. Cela s'est passé samedi à la fin du match CSC-USMBA. Tandis que les joueurs fêtaient dans les vestiaires la victoire de 3 à 1 obtenue face à leur adversaire du jour, ces dirigeants se sont livrés à des scènes de lavage de linge sale en règle et en public. Bensari Charaf qui s'est présenté comme le directeur administratif et financier de cet organisme placé à la tête du CSC par l'actionnaire majoritaire du club, l'entreprise pétrolière ENTP, et Mohamed Boulahbib, membre de ce même directoire aux fonctions mal définies mais qu'on disait chargé de l'investissement, étaient les animateurs principaux de ce spectacle. Et au moment où le premier faisait des déclarations à la radio et s'apprêtait à animer une conférence de presse, à quelques mètres de lui, Mohamed Boulhabib, alias Soussou, mettait les journalistes en garde en leur criant : « Ne l'écoutez pas, car je vous garantis que dès demain, ce personnage sera viré du club par l'ENTP. Il n'a pas le droit de faire des déclarations au nom du club car c'est moi le président du directoire, non lui ! ». Une «bagarre» verbale s'engagea alors entre les deux dirigeants rivaux. Dans ces joutes oratoires, Boulhabib tenait le rôle de l'accusateur, soutenant à coup de déclarations fracassantes que Bensari avait tenu, envers et contre tous, à ramener Lemerre. « Je suis le seul président du directoire et tous les supporters du CSC sont avec moi», a soutenu Soussou. En effet, une vingtaine de supporters, bravant la pluie, s'étaient présentés devant la grille donnant accès aux vestiaires et demandaient à entrer pour exprimer de vive voix aux dirigeants leur sentiment à propos de tout le «charivari» organisé pour imposer le retour de Roger Lemerre à la tête de leur équipe, puis son départ. Mais ils ont été empêchés par la police. Et Bensari de se défendre aussitôt en prenant à témoins les nombreux journalistes expliquant qu'il n'a pas pris seul l'initiative de ramener cet entraîneur ; qu'il avait agi en concertation avec tous les membres du directoire. « Et la tutelle aussi, a-t-il ajouté. Moi, je n'ai fait que servir d'intermédiaire». En acceptant de revenir au CSC, a-t-il ajouté, Lemerre s'est soucié uniquement des conditions de travail et de l'environnement du club. Malheureusement, les journaux ont gonflé les exigences financières qu'il avait exprimées alors qu'en monnaie nationale son salaire cumulé avec celui de son adjoint ne dépassent pas 500 millions de centimes. Ce qui est raisonnable si l'on considère que dans certains clubs, le salaire de certains joueurs professionnels de notre championnat dépasse les 300, voire 400 millions centimes par mois». Et de révéler que certaines personnes qu'il n'a pas voulu nommer, ont poussé l'incivilité jusqu'à interdire à Roger Lemerre de pénétrer dans le vestiaire des joueurs pour les saluer et leur dire adieu, et ce après que l'actionnaire majoritaire a décidé de ne pas accepter ses prétentions financières et de rompre les négociations avec lui.» Ce comportement condamnable envers un entraîneur de classe mondiale qui s'est passé vendredi au stade porte un préjudice énorme au CSC et déteint négativement sur la réputation du club», s'est indigné Bensari. A l'heure actuelle, les vert et noir sont drivés par le préparateur physique de l'équipe. Questionné à ce propos, Bensari a déclaré que le nouvel entraîneur serait probablement connu dans les quinze jours à venir.