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Gouvernement: Le projet de la loi sur la santé examiné ce mardi

par Houari Saaïdia



Le projet de la loi sur la santé sera examiné ce mardi par le Conseil des ministres, a indiqué hier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, lors de sa visite de travail et d'inspection à la wilaya d'Oran. Il a fait cette annonce en réponse à une question de journaliste, non sans glisser ce commentaire : «Décidément, on fait une fixation sur cette loi, qui a priori suscite sur la scène médiatique plus d'intérêt que tout autre texte».

S'abstenant de faire tout commentaire avant le passage de ce dossier -sujet à controverse pour certaines de ses dispositions- devant le gouvernement, M. Boudiaf a usé du même ton laconique -et assez démagogique cette fois-ci- pour répliquer à une question ayant trait à l'état d'avancement du chantier mis en route depuis sa prise des commandes du secteur sanitaire, celui de l'assainissement du paysage des cliniques privées. «Il ne faut plus parler de dualité public-privé, mais d'un seul et indivisible secteur de la santé. Le privé est le complémentaire du public. C'est une relation complémentaire et non une dichotomie. Maintenant, si vous entendez par ?assainissement' la mise en place d'une nouvelle plateforme juridique et règlementaire, eh bien oui, en effet, nous avons mené à bout ce travail avec l'élaboration d'un nouveau cahier de charges, de nouvelles règles du jeu et tout ce qui suit», a affirmé le ministre lors d'un point de presse improvisé, au détour d'une virée à travers des services fraîchement mis en place dans l'Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) d'Oran.

Peu auparavant, au cours de sa visite du projet de l'annexe régionale du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCP), qui a pour mission principale le contrôle de qualité et l'expertise des produits pharmaceutiques et la surveillance de l'efficacité et de la qualité des produits pharmaceutiques commercialisés au niveau de la région ouest du pays, le ministre avait déclaré que «la production nationale de produits pharmaceutique atteindra un pourcentage de 70% au cours du 1er semestre 2017», précisant qu'elle est actuellement à un taux de 58%. Selon le directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), approché par le Quotidien d'Oran en marge de la visite du ministre, «la part du marché pharmaceutique que se taille la production nationale ne sera connue avec exactitude qu'en fin d'année quand on aura fait le bilan global, car il y a des fluctuations au cours de l'année, avec des opérateurs qui interrompent leur production puis reprennent, d'autres qui produisent et/ou importent constamment, etc. La part du produit national de la facture globale ne sera déterminé qu'au bout des comptes, en fin d'exercice».

Selon les explications fournies sur place, par ailleurs, cette annexe régionale ouest d'Oran (l'autre annexe régionale est implantée à Constantine) du LNCP intervient, en sus des laboratoires internes des usines de production locales, dans le système de surveillance de l'ensemble des circuits des médicaments, depuis l'achat d'une matière première pharmaceutique jusqu'à sa transformation en produit fini, mis à la disposition du consommateur. Elle a pour objet d'assurer à l'usager un produit qui répond à l'ensemble des spécifications et des normes établies. Il convient de noter que le LNCPP a entamé des expériences de bioéquivalence visant à contrôler l'efficacité des médicaments génériques par rapport aux médicaments de référence. Le LNCPP, membre de l'observatoire de la Commission européenne de contrôle des produits pharmaceutiques, a signé une trentaine de conventions avec différents pays en vue de tirer profit de leurs expériences.

Première unité «SMUR» et l'évacuation héliportée pour bientôt

Au niveau de l'EHU d'Oran, le ministre a donné le coup d'envoi symbolique au Service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR), la toute première structure du genre à travers le territoire national. Consistant en plusieurs ambulances radio-médicalisées destinées à apporter les soins d'aide médicale urgente en dehors de l'hôpital, ces unités mobiles assurent, en tous lieux (mais dans un début leur champ d'intervention se limitera au chef-lieu de wilaya), la prise en charge médicale d'un malade ou blessé grave nécessitant des gestes de réanimation avant son transport vers la structure de soins adaptée, les UMC de l'EHU en l'occurrence. Le SMUR peut être appelé à effectuer des transports entre hôpitaux (transports secondaires) lorsqu'un patient nécessite des soins ou une surveillance médicale intensifs pendant son trajet.

Dans le même hôpital, le ministre s'est enquis, d'autre part, de l'état d'avancement du projet d'évacuation vers l'EHU par hélicoptère (transfert de cas urgents par voie héliportée), dont le MDN est co-financeur, souligne-t-on. En fait, la réussite de l'opération repose en premier lieu sur l'implication de l'Armée nationale, la gendarmerie, la police et la protection civile par la mise à profit de leurs hélicoptères dédiés à ce service, ce qui est déjà chose acquise, selon le DG de l'EHU.

Hier, au premier jour de sa visite de deux journées, M. Boudiaf a inspecté plusieurs chantiers d'équipements hospitaliers dans la wilaya d'Oran, dont un hôpital de 240 lits à Sidi Chahmi, une unité d'anesthésie et de réanimation pédiatrique, l'Institut national du cancer, le Centre régional des brûlés, l'hôpital de 60 lits d'El-Kerma, l'hôpital de 120 lits d'Oued Tlélat, entre autres.