A quelques jours de l'Aïd El-Adha, les marchés hebdomadaires de la périphérie de Constantine, principalement ceux d'El-Khroub et celui de Hamma Bouziane, ont été littéralement pris d'assaut jeudi et vendredi, dans un désordre sans pareil. Par exemple pour le marché de Hamma Bouziane, ouvert à la vente de véhicules d'occasion aussi bien que pour la vente du mouton destiné au sacrifice de la fête religieuse, ainsi qu'aux articles d'habillement, il était inaccessible dans l'après-midi du jeudi et jusqu'à une heure assez avancée de la soirée. La circulation formée par des véhicules de tout tonnage qui se dirigeaient vers le Hamma aussi bien que vers les localités de Didouche Mourad et de Zighoud Youssef, ou encore vers les grandes villes du littoral de l'Est comme Annaba et Skikda, a été bloquée à ce niveau à cause de la réouverture, jeudi, du marché de véhicules d'occasion qui fut fermé la semaine dernière sur décision du wali.

Pour le marché à bestiaux d'El-Khroub qui s'est tenu hier, la situation était plus complexe. «Parce que c'est le dernier marché hebdomadaire avant l'Aïd», nous ont expliqué des citoyens de la ville. Et comme El-Khroub a toujours constitué un carrefour pour les négociants venant des régions de l'Est, l'Ouest, le Nord et le Sud, la capitale du roi numide Massinissa a connu une affluence monstre. Sommairement, nos interlocuteurs, en nous décrivant la situation dans leur ville hier aux environs de midi, nous ont donné en même temps «la tendance» des prix du mouton du sacrifice. «Les prix varient entre 4 et 6 millions pour un mouton de taille moyenne », nous ont-ils affirmé. «La demande et l'offre sont considérables et elles se rejoignent sur la quantité et les prix», nous ont indiqué les riverains.

Quant aux autorités locales, aidées des éléments de la sécurité urbaine quelque peu dépassée par l'ampleur du phénomène, elles étaient surtout occupées à gérer l'encombrement et les nuisances que cela provoque, et ce malgré le fait que cette ruée était quelque peu prévue puisque la commune s'était réunie la veille avec les services de police et les gestionnaires du marché pour réguler l'afflux des gens et des bêtes. Et nos interlocuteurs de poursuivre en insistant sur l'afflux. C'est la veille de l'Aïd et les choses ne se passent pas toujours dans l'ordre, ont-ils expliqué en ajoutant qu'il y a toujours cette anarchie provoquée par le non respect des points de vente fixés par la mairie.

Selon leurs dires, ces points se sont multipliés à une allure rapide. Ce qui place les services de sécurité dans l'incapacité de tout contrôler. «Chacun s'improvise marchand de moutons et l'avoine a envahi les rues et les places publiques», ont-ils encore signalé. «Que voulez-vous, on doit supporter cela jusqu'au jour du sacrifice où d'autres problèmes relatifs, ceux-là, à la propreté de l'environnement vont apparaître», ont conclu nos interlocuteurs, joints au téléphone dans la ville d'El-Khroub.