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Les syndicats s'interrogent sur l'après-2017

par M. Aziza

Les déclarations de la minis tre de l'Education nationale selon lesquelles «le secteur de l'éducation n'est pas concerné par la problématique de la retraite proportionnelle pour les années 2016 et 2017», ne sont ni rassurantes ni convaincantes, selon les syndicats du secteur. Au contraire, elles confirment le fait qu'on se dirige droit vers la suppression pure et simple de la retraite anticipée au-delà de l'année 2017, nous dira Meziane Meriane, SG du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest). Et d'affirmer que le front qui regroupe 17 syndicats autonomes de la fonction publique et du secteur économique n'exclut pas des actions de protestation pour cette rentrée scolaire et sociale, et il peaufine d'ores et déjà les actions à entreprendre pour préserver «la retraite anticipée», considérée comme un acquis social des travailleurs.

Pour Meziane Meriane, vouloir supprimer «la retraite anticipée» est une solution de facilité. Il propose au nom de son syndicat et ceux du secteur des négociations et un débat ouvert en associant, sans exclusion, tous les syndicats autonomes.

Meziane Meriane affirme que son syndicat est pour le maintien de la retraite proportionnelle, notamment pour le secteur de l'éducation, partant du principe que l'éducation est un métier pénible. Tout en sachant que les fonctionnaires du secteur de l'éducation travaillent dans des conditions très difficiles, selon Meriane.

Même son de cloche chez le Cnapeste qui plaide pour le maintien pure et simple de la retraite anticipée dans le secteur de l'éducation. Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, dira que son syndicat, qui a toujours exigé une retraite après 25 ans d'activité dans le secteur de l'éducation vu la pénibilité du travail de l'enseignant, n'est pas du tout prêt à renoncer à cet acquis social tant mérité.

Pour Messaoud Boudiba, les déclarations de Mme Benghebrit lors d'une rencontre avec les partenaires sociaux affirmant que le problème ne se pose pas pour les fonctionnaires du secteur de l'éducation, notamment les professeurs ayant déposé leurs dossiers pour bénéficier de la retraite proportionnelle en 2016, au regard de l'agenda du secteur, n'apportent aucune nouveauté. Et d'affirmer que tout le monde sait que les fonctionnaires qui déposeront leurs dossiers à la rentrée scolaire actuelle bénéficieront de la retraite fin août 2017. La question est de savoir est-ce que les fonctionnaires du secteur de l'éducation auront le droit de déposer les dossiers pour partir en retraite anticipée au-delà de 2017 ?

Pour le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, la déclaration de Nouria Benghabrit sur la retraite proportionnelle n'est qu'un «jeu politique» et «un jeu de mots». Et d'affirmer qu'on essaye de jouer sur la durée en affirmant que le secteur de l'éducation n'est pas concerné par la problématique de la retraite anticipée pour les années 2016 et 2017. «Mais madame la Ministre ne dit pas si les fonctionnaires du secteur de l'éducation pourront déposer leur dossier à partir d'avril 2017 ou non», lance Idir Achour.

Le ClA , selon Idir Achour, confirme, une fois de plus, son engagement dans le cadre du front syndical pour faire face à la politique d'austérité menée par le gouvernement en ce qui concerne la réforme de la retraite, la réforme du code du travail, le pouvoir d'achat et les libertés syndicales. Il revendique toujours une retraite complète après 25 ans de service. Le CLA organisera son conseil national, selon Idir Achour, le 23 septembre 2016 et appelle à la tenue des assemblées générales au niveau de tous les établissements et des conseils de wilaya afin d'élaborer le programme d'action du syndicat pour l'année scolaire 2016/2017.