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Selon Benghebrit: L'Education pas concernée par la problématique de la retraite

par Yazid Alilat

Le gouvernement fait machine arrière sur le dossier de la retraite, du moins pour le secteur de l'éducation nationale. La volée de bois reçue à la dernière tripartite de juin 2016 qui a décidé de ramener l'âge légal de jouissance de la retraite à 60 ans, semble avoir donné à réfléchir à l'exécutif. Jeudi dernier, à la veille de la rentrée scolaire, la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit, a confirmé que pour les deux prochaines années au moins, la retraite proportionnelle pour le personnel du secteur, dont les enseignants, est maintenue. La ministre confirme dans la foulée que le gouvernement s'est dessaisi du dossier et l'a soumis au Parlement. Mme Benghebrit a, dans une déclaration lors d'une rencontre avec les partenaires sociaux, déclaré que ?'le secteur de l'Education n'est pas concerné par la problématique de la retraite proportionnelle pour les années 2016 et 2017, au regard du dispositif calendaire et de l'agenda du secteur soumis à des dispositions spécifiques». Elle a expliqué durant une rencontre avec les partenaires sociaux (syndicats du secteur et associations des parents d'élèves) que ?'le problème ne se pose pas pour les fonctionnaires du secteur de l'Education, notamment les professeurs ayant déposé leurs dossiers pour bénéficier de la retraite proportionnelle en 2016, au regard de l'agenda du secteur». Mieux, ?'les fonctionnaires dont les dossiers avaient été déposés entre septembre et novembre 2015 bénéficieraient de la retraite à la fin août de l'année prochaine», affirme la ministre selon laquelle ?'le problème ne se pose pas pour les fonctionnaires qui déposeront leurs dossiers à la rentrée scolaire actuelle, vu que le dossier sera soumis au débat à l'Assemblée populaire nationale (APN)'', ajoutant qu'''ils bénéficieront de la retraite à la fin août 2017", a-t-elle ajouté. Rassurante pour les syndicats autonomes, qui avaient menacé de déclencher un vaste mouvement de protestation dès la rentrée scolaire, prévue demain dimanche 4 septembre, elle a souligné que ?'les fonctionnaires du secteur pourront déposer leurs dossiers à la fin 2016 en fonction de l'agenda préalablement défini, car tous les fonctionnaires du secteur de l'Education nationale sont au courant que le dépôt des dossiers de retraite doit se faire lors du premier trimestre de l'année scolaire». La ministre ajoute que près de 90% des demandes de retraite concernent la retraite proportionnelle. Un atelier est prévu prochainement sur ce thème avec les partenaires sociaux pour définir les lacunes et les moyens offerts dans ce domaine jusqu'à l'horizon 2030, a-t-elle annoncé, souhaitant un ?'débat objectif''. Sur place, les représentants des syndicats ont exprimé leur satisfaction après ces déclarations de Mme Benghebrit sur le dossier des retraites, car la ministre a appelé à ce que le métier d'enseignant soit intégré dans la nomenclature «des métiers pénibles», actuellement en cours d'élaboration par l'UGTA, qui doit ensuite la soumettre au gouvernement. En outre, les syndicats autonomes ont rappelé à la ministre de les associer dans les débats sur le dossier de la retraite proportionnelle, et n'ont pas écarté le retour aux mouvements de protestations durant le premier trimestre 2017.

Fraude au BAC 2016: Poursuite de l'enquête judiciaire

Le 2 juin dernier, à la fin de la 19ème Tripartite (Gouvernement-UGTA-Patronats), le 1er ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé la fin de la retraite proportionnelle et anticipée, et l'élaboration d'un nouveau projet de loi modifiant l'ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d'âge. ?'L'application de l'ordonnance 97-13 a fait que sur 1,6 million de droits directs de retraite (retraités), plus de 50% sont des retraites précoces'', relève le directeur général de la sécurité sociale au ministère du Travail, Djaouad Bourkaïb. ?'C'est un ratio révélateur de l'ampleur du phénomène et les difficultés financières de la branche retraite'', avait-il expliqué ensuite. ?'Plus de 830.000 retraités sur les 1,6 million sont des personnes qui sont parties avant l'âge de 60 ans'', ajoute t-il. Sur le dossier encore pendant de la fraude généralisée à la dernière session (2016) du BAC, la ministre de l'Education nationale a par ailleurs indiqué que 15 personnes dont 3 femmes ont été reconnues coupables (de fraude) aux épreuves du baccalauréat 2016. Elle a expliqué, sur la base d'informations recueillies auprès du ministère de la Justice, que sur 16 prévenus placés en détention préventive, 15 personnes dont trois femmes ont été reconnues coupables ?'d'actes de fraude''. ?'Selon les informations recueillies auprès du ministère de la Justice, des enquêtes ont été diligentées dans 22 wilayas avec l'implication de 137 personnes dont 12 encadreurs et 77 candidats'', ajoute Mme Benghebrit. Des mesures, précise-t-elle, ont été prises à l'encontre des prévenus impliqués dans la publication des sujets avec leurs corrigés sur les réseaux sociaux, l'usurpation d'identité du candidat, l'utilisation de téléphones cellulaires et Bluetooth, et complicité dans des actes de fraude. Des enquêtes judiciaires sont toujours en cours et concernent 119 personnes dont 35 femmes, a encore fait savoir la ministre. La fraude qui a marqué le BAC2016 a été d'une telle ampleur que le gouvernement, qui a été interpellé par des partis politiques, a consacré un conseil restreint pour examiner cette situation ?'inédite'' et notamment ?'valider'' l'option d'une seconde session. Quelque 557.000 élèves devaient refaire partiellement leur BAC, entaché de fuites et de fraude généralisées, entre le 19 et le 23 juin derniers. Au milieu des critiques acerbes de l'opposition et de l'opinion publique, le ministère de l'Education nationale a été chargé par le gouvernement de refaire partiellement cet examen, pour que les élèves repassent les examens des filières objet de fuites.