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Le gouvernement planchera demain sur le projet: La réforme du bac divise

par Mokhtaria Bensaâd

Devenu sujet polémique entre les différents acteurs du secteur de l'Education, le projet de réforme du bac, copie finalisée par la commission composée d'experts et pédagogues, sera examiné, demain mercredi, par le Conseil des ministres qui aura à étudier toutes les propositions émises par les partenaires sociaux de l'Education, les inspecteurs de l'Education, les associations des parents d'élèves et des universitaires.

Ce projet ne semble pas faire l'unanimité au sein des syndicats de l'Education qui ont émis certaines réserves sur le contenu de cette nouvelle formule qui donnera un nouveau visage au baccalauréat. La durée du bac et les matières secondaires ont constitué la pomme de discorde entre les différentes parties intervenant dans ce projet qui a fait couler beaucoup d'encre. Mais avant la présentation du projet au conseil du gouvernement, l'UNPEF et le CNAPEST n'ont pas hésité à donner leur position par rapport aux changements apportés à cet examen national. Les deux syndicats considèrent que le moment n'est pas propice pour parler de réforme du bac si tout le système de l'Enseignement secondaire n'est pas revu et restructuré.

Ce n'est pas un projet qu'ils cautionnent le qualifiant de fuite en avant du ministère au lieu de s'attaquer au vrai problème de l'Enseignement secondaire. Le président du bureau national de l'UNPEF, Saddek Dziri, contacté hier, a estimé que parler de réforme du bac avant de revoir tout le système de l'Enseignement secondaire serait griller une étape importante et un maillon manquant pour redonner au bac la place qu'il mérite. Pour le président de l'UNPEF, « il aurait été plus correct de la part du ministère de l'Education de réfléchir à un nouveau organigramme de l'Enseignement secondaire, comme première étape, qui doit aboutir à une réforme en phase finale du bac». Dans ce projet de réforme, l'UNPEF a tenu à se démarquer en insistant sur le maintien de l'Enseignement technique et les matières qui touchent à l'identité nationale telles que l'éducation islamique, les langues arabe et tamazight et l'histoire nationale. «Nous sommes pour le maintien de ces matières au bac. Si changement, il y aura il doit concerner la durée de l'épreuve et non leur suppression».

Concernant la copie du projet qui sera examinée par le Conseil du gouvernement, le représentant de l'UNPEF a souligné que le syndicat n'a pas eu un droit de regard sur cette copie finale après l'intervention de la commission composée d'experts et universitaires. Pour M. Dziri, «nous sommes pour le bac tel qu'il est présenté. Nous proposons juste de réduire la durée de l'examen».

Même son de cloche chez le CNAPESTE qui s'est, également, exprimé contre cette réforme, sans une restructuration de l'Enseignement secondaire.

Le chargé de la communication du CNAPESTE, M. Boudiba, contacté hier, a indiqué qu'il existe d'autres paramètres dans lesquels il faut intervenir avant de passer à la réforme du bac. Le CNAPESTE estime également que supprimer les matières secondaires serait une erreur. Ce syndicat considère aussi que l'introduction de la fiche de synthèse permet une stabilité dans la classe et donne un pouvoir pédagogique à l'enseignant. Cependant concernant le projet de réforme, M. Boudiba souligne qu'il est fait dans la précipitation, le qualifiant de fuite en avant. «Ce projet de réforme n'est pas clair et s'il est adopté par le Conseil du gouvernement, ce dernier doit assumer ses responsabilités».