Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Constantine - Déséquilibre entre l'offre et la demande: Flambée des prix des viandes blanches

par A. Mallem

Interrogé au sujet de la flambée des prix des viandes blanches, le directeur des Services agricoles (DSA) de la wilaya de Constantine, M. Yacine Ghediri, a souligné que les arguments avancés par des commerçants et des citoyens pour expliquer cette hausse des prix sur le marché local n'ont aucun rapport avec la réalité. «C'est un phénomène qui apparaît chaque été à cette période propice à l'organisation des fêtes nuptiales qui consomment de grandes quantités de poulet, et au moment où beaucoup de producteurs qui font l'élevage de poulets sous serres de plastique interrompent leur production justement à cause de la chaleur intenable à l'intérieur des serres», nous a-t-il expliqué hier.

Selon lui, ces deux facteurs se sont conjugués pour produire un déséquilibre entre l'offre et la demande. Cette dernière qui, comme on le sait, augmente excessivement en été et avec elle les prix des produits qu'on ne trouve plus en quantité suffisante sur les étals des marchands. Toutefois, le DSA pense que l'augmentation ne durera pas longtemps car, à partir de la fin juillet, les producteurs vont revenir pour procéder à la réinstallation des serres et redémarrer la production. «Et cela va produire un équilibre entre l'offre et la demande et les prix vont être revus à la baisse». Et d'ajouter que le phénomène du renchérissement des prix s'explique tout simplement par les mécanismes de l'offre et de la demande. Tout le reste n'est que spéculations.

Répondant aussi à l'autre explication faisant état d'une réduction drastique de l'importation d'aliments pour volaille, M. Ghediri a affirmé que l'aliment, autant que son prix sur le marché, n'a aucun rapport avec le renchérissement du prix des viandes blanches car, selon lui, l'aliment existe en grandes quantités sur le marché national. «Le problème réside ailleurs et il est d'ordre conjoncturel. Il est lié étroitement à la règle de l'offre et de la demande», a dit encore M. Ghediri.

La brusque envolée, il y a juste deux jours, des prix des viandes blanches, notamment le poulet, nous l'avons constaté de visu lors de la tournée que nous avons faite hier dans les marchés de la ville et chez des marchands qui écoulent le kilo de poulet à 400 dinars dans la ville des ponts et au chef-lieu de certaines communes, comme celle de Zighoud-Youcef, par exemple, alors que quelques jours auparavant il ne dépassait pas les 280 dinars, alors que celui de l'escalope à 850 dinars constitue ces derniers jours le sujet principal des discussions. De nombreux commerçants, et même des agriculteurs, l'expliquent par le fait que toutes les quantités livrées sont raflées, très tôt le matin, mises dans des camions frigorifiques et livrées aux restaurateurs et autres marchands de brochettes installés sur les plages du littoral. D'autres ont affirmé aussi que si l'offre est faible, c'est à cause des producteurs qui ont quitté, par dizaines, le métier suite aux pertes financières qu'ils ont subi dernièrement quand le prix du kilo de poulet avait chuté jusqu'à 130 dinars, etc.