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Trois morts dans le crash d'un hélicoptère: Hollande reconnaît la présence militaire française en Libye

par Moncef Wafi

La France a annoncé, hier, la mort de trois de ses sous-officiers en service commandé, en Libye. François Hollande annonçait l'information, précisant qu'ils ont péri dans un «accident d'hélicoptère» lors d'une mission de renseignement.

A travers cet accident, Paris confirme ainsi, et pour la première fois, la présence de ses soldats dans ce pays. Le président français a cru bon de se justifier, en indiquant que «la Libye connaît une instabilité dangereuse» soulignant la nécessité de mener «des opérations périlleuses de renseignement» en Libye. Si les capitales occidentales ont toujours nié ou du moins refusé d'officialiser la présence de leurs militaires en Libye, il ne fait aucun doute sur leurs activités en terre libyenne. Des informations ont, notamment , circulé sur une éventuelle présence des forces spéciales françaises, américaines ou britanniques, en Libye, pour collecter des informations et établir des contacts en vue de préparer l'offensive de la coalition anti-Daech, dans la région. On prêterait, aussi, à ces têtes de pont, la volonté d'armer les milices loyales au gouvernement de Tobrouk. A Sabrata, le commandant d'un groupe loyal à la coalition Fajr Libya, bras armé du gouvernement de Tripoli, a assuré que des soldats britanniques étaient à Misrata, pour prendre contact avec les milices. Le crash de l'hélicoptère français confirme ainsi ces bruits.

Paris reconnaissait, jusqu'ici, que ses avions militaires survolaient le pays pour collecter des renseignements sur les positions de l'Etat islamique (Daech). Elle n'avait, en revanche, jamais confirmé la présence de forces spéciales françaises, en Libye, évoquée notamment par le quotidien français ?Le Monde'. Un membre des forces spéciales du général Khalifa Haftar, basé dans l'est de la Libye, avait déclaré à l'AFP que ces soldats n'étaient que des «conseillers». Les Européens s'inquiètent de la menace directe que fait peser Daech sur le pourtour sud de la Méditerranée, même si l'EI - avec 1.000 à 1.500 combattants, sur place, selon une source militaire française - est sous la pression des forces du gouvernement d'Union nationale, dans son fief de Syrte. Par ailleurs, Washington a envoyé quelques forces spéciales pour mieux connaître le terrain et identifier les différentes forces en présence. Leur rôle est spécifiquement cantonné au renseignement, avait indiqué le Pentagone.

Revenant sur cet accident, un commandant relevant du général Haftar, indique que l'hélicoptère de combat a «probablement été visé par des groupes islamistes, dans le secteur de Magroun, à environ 65 km, à l'ouest de Benghazi», ce dimanche.

La ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, avait déclaré, la semaine dernière, coordonner «la formation de la force de sécurité et de stabilisation libyenne, qui devra intervenir quand un gouvernement aura été formé».