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Constantine - Multiplications des incendies dans les champs de blé: «Les consignes de sécurité ne sont pas observées»

par A. Mallem

A l'heure où je vous parle (ndlr, hier à 14h 30mn), un autre incendie vient de se déclarer dans un champs de blé de la localité de Bordj-M'hiris, dans la commune de Ain-Abid. Le feu est en train de ravager la récolte et il faut attendre demain pour connaître le bilan de ce nouveau sinistre », a lancé avec dépit le directeur des services agricoles (DSA) de la wilaya de Constantine, M. Ghediri Yacine. Ce dernier a clairement signifié que ces incendies de récolte qui ont tendance à se répéter en ces journées de canicule, ont pour causes « l'inobservation par les agriculteurs des consignes de prévoyance et de sécurité qui leur ont été données par la DSA lors de multiples regroupements au niveau local, leur indifférence et négligence face au travail de proximité mené depuis deux mois ainsi que les campagnes de sensibilisation lancées à la radio régionale et dans les médias, surtout celles appelant à éviter d'entreprendre toute action de moisson ? battage pendant les période de forte canicule où le vent de sud instaure les conditions propices aux incendies». «C'est les mêmes causes, c'est-à-dire la négligence et le laisser-aller des agriculteurs qui sont à l'origine de l'incendie qui a fait un mort et ravagé le samedi 3 juillet dernier la commune de Béni-Hamidène, dans la daira de Zighoud-Youcef», a encore relevé M. Ghediri dans le sillage de ce nouvel incendie qui s'est déclaré à Ain-Abid.

Le DSA précise que l'incendie de Béni-Hamidène a détruit, il y a 7 jours, plus de 170 hectares de blé dur et de blé tendre et qu'un agriculteur dépassant la soixantaine, propriétaire du champ incendié, a malheureusement péri dans des conditions atroces en tentant d'éteindre le feu après avoir été encerclé par les flammes. Le directeur des services agricoles a expliqué que durant cette journée où la chaleur avait atteint un pic de 42° à l'ombre, ce malheureux fellah avait entrepris de moissonner son champ en utilisant une moissonneuse-batteuse, sans prendre la peine de se munir d'un tracteur équipé de citerne d'eau. «Ce faisant, il avait, comme beaucoup d'agriculteurs, le souci d'aller vite alors qu'il fallait au contraire aller doucement en choisissant les conditions climatiques favorables et en prenant les conditions de sécurité de première nécessité. Malheureusement, toutes ces consignes n'ont pas été observées», a déploré le DSA qui a regretté le décès du propriétaire du champ, ainsi que les pertes subies, «que seule la caisse de mutualité agricole (CRMA) est en mesure d'évaluer. Il en est de même des causes exactes qui ont provoqué l'incendie; elles seront déterminées par les résultats de l'enquête de la gendarmerie», a tenu aussi à préciser M. Ghediri en évoquant des déclarations faites par des fellahs de la région qui se sont hasardés à avancer des chiffres s'élevant à plusieurs milliards de centimes de pertes financières causées par cet incendie.