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L'Algérie
se porte bien et a devant elle de grands défis. C'est ce qu'a affirmé dans son
message à l'occasion de la fête de l'Indépendance le président Abdelalziz Bouteflika. En fait, le président Bouteflika a
fait un bilan plutôt positif de la situation sociale, économique et sécuritaire
du pays, même s'il reconnaît que le choc pétrolier fait mal à l'économie
nationale. Le chef de l'Etat parlera notamment des efforts déployés pour la
reconstruction de l'Etat, ses institutions et la reprise économique après la
décennie noire, et la lutte contre le terrorisme. Une période marquée par ce
qu'il a appelé ?'une tragédie nationale sanglante, qui aurait pu détruire notre
pays, une tragédie que Dieu nous a aidé à dépasser et dont nous pansons encore les plaies'', et vaincue grâce ?'à la
réconciliation nationale''. Les bienfaits du retour de l'Algérie dans le
concert des Nations se sont, en fait, matérialisés par la prise en charge dans
l'urgence de la demande sociale, de la relance économique et le développement
des infrastructures. Il dira à ce propos que ?'plus de trois millions de
familles ont bénéficié d'un toit, alors que le raccordement à l'eau potable, à
l'électricité et au gaz naturel a enregistré une progression remarquable dans
toutes les contrées du pays''. Le chômage a ainsi reculé, affirme
t-il, avant de relever que ?'les infrastructures de base ont été
fortement développées à travers l'ensemble du territoire national, consolidant
ainsi les fondements d'un décollage économique dans la diversification et la
compétitivité.'' En marge des efforts pour consolider une assise économique
viable, le président Bouteflika rappelle également dans son bilan que l'on
pourrait qualifier de mi-mandat, que l'Etat de droit, le pluralisme politique
et la démocratie ont été renforcés dans le pays. ?'La récente révision
constitutionnelle atteste des acquis nouveaux en ce qui concerne notamment la
promotion et la protection des libertés individuelles et collectives'', a-t-il
souligné, avant de rappeler dans la foulée ?'la consolidation de la séparation
des pouvoirs et de l'indépendance du pouvoir judiciaire, et la constitutionnalisation
des droits de l'opposition.'' Pour autant, la crise économique est là, et le
président Bouteflika en est conscient, et en parle, à sa manière. ?'Notre pays
est confronté aujourd'hui aux aléas sévères de la chute des prix des hydrocarbures,
une ressource qui pèse encore fortement sur notre économie et notre
développement.'' Mais, ce ?'choc'', ou cette dépression économique qui frappe
le pays de plein fouet du fait de la chute drastique des prix des
hydrocarbures, ''n'est pas la conséquence de failles dans notre démarche
interne'', estime t-il, car des mesures prudentielles
avaient été prises pour prémunir le pays du spectre de l'endettement. ?'Ce sont
des décisions nationales prudentes que nous avons prises il y a quelques
années, notamment un important remboursement anticipé de la dette extérieure,
dont la dette militaire.'' L'Algérie devrait, par ailleurs, capitaliser cette
crise économique pour, selon lui, ?'rompre avec le confort de la rente'', et
remettre les Algériens au travail. ?'Dans tous ces domaines, la mutation est
déjà là, comme en témoignent l'accélération des réformes, le consensus
croissant pour rationaliser notre modèle social, ainsi que le rythme auquel se
concrétisent des résultats palpables dans le développement économique hors
hydrocarbures'', estime encore le Président.
Les biens vacants, question close Par ailleurs, c'est un juste retour des choses que l'Algérie, au lendemain de l'Indépendance nationale, ait procédé à la récupération des biens laissés vacants par les colons. Cette question avait fait partie des négociations d'Evian, et définitivement close dans les années 1960, après la distribution des appartements et logements laissés vides et inoccupés par les Français d'Algérie, partis définitivement en France. Mais, ces derniers temps, la question a été soulevée encore une fois, même si lors de sa visite en 2012 à Alger le président François Hollande avait remis sur le tapis ce dossier. La réponse est aujourd'hui définitive, ferme et sans équivoque: elle est venue dans le message du président Bouteflika à l'occasion de la fête du 5-Juillet. Une réponse en fait qui clôt définitivement, et d'une manière tout aussi explicite sur le plan de l'histoire coloniale de l'Algérie, ce dossier des biens des colons d'Algérie. Que dit le président sur cette question ? Tout simplement que la Nation a réintégré dans son patrimoine ses biens spoliés par la France coloniale, dès son invasion d'Algérie, en juillet 1830. ?'Dans cette même lancée, l'Algérie prit des mesures légitimes en vue d'intégrer au domaine de l'Etat les biens individuels et collectifs demeurés vacants au lendemain de l'indépendance'', a-t-il d'abord rappelé. Avant de préciser que ?'cette démarche a une relation avec ce que fit le colonisateur, au cours des années quarante du siècle dernier, des biens des populations de notre pays.'' Ces mesures de spoliation et de vol des biens des Algériens, légitimées par le colonisateur par des décrets officiels, ont donc nourri la démarche algérienne, explique le président pour qui cette situation ?'a induit une mesure irréversible qui fait désormais partie intégrante de notre législation contemporaine.'' Autrement dit, l'Algérie, en reprenant les biens laissés vacants et dûment constatés par des institutions officielles, dont les wilayas et les offices du logement, n'a fait qu'appliquer, souverainement, les mêmes dispositifs juridiques et institutionnels mis en place par le colonisateur pour prendre les terres, les maisons, et les biens meubles et immeubles des Algériens, au lendemain de l'invasion française. Quel décret plus inhumain, scélérat et farouchement dominateur que le Senatus Consulte, qui a spolié les Algériens de leurs biens, les livrant irrémédiablement à la pauvreté, et la décadence sociale ? |
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