Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Constantine - Centre d'enfouissement technique à Zighoud Youcef: Une commission ministérielle rend des avis réticents

par Abdelkrim Zerzouri

Le calme est, certes, revenu à Zighoud Youcef, ou Smendou, une région paisible qui a été secouée par des émeutes durant plusieurs jours vers la fin du mois de mai dernier, dont les causes relèvent particulièrement de l'installation d'un Centre d'enfouissement technique (CET), mais la menace d'une reprise des hostilités est toujours d'actualité dans la rue. Pour mémoire, les habitants ont investi la rue pour exprimer leur rejet de l'installation du CET dans leur ville, sur des terres agricoles, dans un endroit considéré par certains riverains comme «une porte d'aération» de toute la région de Smendou, et après plusieurs jours d'affrontement entre population et forces de l'ordre public, qui ont entraîné des arrestations ainsi que des blessés des deux côtés, les autorités locales ont finalement décidé de prendre langue avec les manifestants. Le wali, accompagné des responsables des services de sécurité, et entouré des élus locaux de la commune de Zighoud Youcef, a organisé une réunion avec les représentants des associations pour écouter leurs préoccupations et tenter d'apaiser la tension à la veille de l'examen du baccalauréat. Effectivement, le calme est revenu dans la ville et l'on s'est donné rendez-vous à l'issue des examens de fin d'année, et dans la foulée on avait programmé le déplacement sur les lieux d'une commission ministérielle pour étudier les revendications des habitants et statuer sur l'installation du CET à l'endroit. La commission ministérielle, constituée de l'inspecteur de l'Environnement, d'un expert technique en matière environnementale, directeur central à l'Agence nationale de gestion des déchets (AND), la directrice de wilaya de l'Environnement et le directeur de l'Entreprise de gestion des CET, a bien effectué une visite sur les lieux le 28 juin dernier. Les membres de la commission se sont déplacés, en compagnie des élus locaux et des représentants des associations, vers le CET, où le débat sur la problématique a été ouvert. D'après un communiqué qui nous a été transmis, hier, par les représentants des associations, les représentants de la commission ministérielle ont reconnu que «l'endroit où l'on a installé le CET n'est pas convenable et n'a pas été soigneusement étudié». Toujours dans le sens des notes critiques établies par la commission en question, on affirme qu'il a été constaté que «le CET est amputé d'équipements indispensables afin d'assurer le bon fonctionnement du travail technique», et que le CET est situé dans un lieu reconnu comme «porte d'aération naturelle de la ville». Malgré ces réserves émises par les membres de la commission ministérielle, indiquent les représentants des associations, «nous avons ressenti comme une volonté de remédier à ces défaillances et relancer le CET». De notre part, on a pu avoir confirmation de cette tendance qui veut laisser passer l'orage et mettre en fonctionnement le CET. Mais les associations, qui n'ont pas manqué de valoriser cette orientation du wali à travers l'envoi d'une commission ministérielle, réitèrent leur refus catégorique relatif à l'installation du CET à Smendou et exigent de ce point de vue «l'annulation pure et simple du projet», non sans rappeler leur refus de toute solution de replâtrage car «la santé du citoyen ne peut faire l'objet d'aucune concertation».