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Blida: Les marchés et les magasins pris d'assaut

par Tahar Mansour

A la veille de la double célébration de la fête de l'indépendance et de l'Aïd El-Fitr qui pourraient se chevaucher le même jour (mardi 5 juillet) et en prévision aussi de la paralysie habituelle qui caractérise le secteur commercial en Algérie, les citoyens essaient de prendre les devants et de constituer de véritables stocks de guerre afin d'éviter tout désagrément. Le lait, nécessaire pour les enfants et pour les invités, est le premier convoité et les magasins qui en vendent voient de longues chaînes se former dès l'arrivée des camions des livreurs. Les «maîtres de céans» imposent leurs lois et pratiquent la concomitance sans que personne leur rappelle que c'est interdit. Les autres produits ne sont pas en reste, comme le pain qui fait se lever très tôt les habitants dont certains envoient leurs enfants ou utilisent leurs voitures pour se déplacer, surtout les deux premiers jours de l'Aïd, afin d'acquérir cette baguette de pain qui prend des allures de baguette magique, se faisant désirer après tout un mois de dépenses inutiles en milliers de pains qui se retrouvent dans les poubelles et qui font le bonheur des éleveurs de poules et de bétails. Les légumes, et surtout les fruits, sont achetés en quantités astronomiques, faisant augmenter leurs prix de façon significative et mettant à mal le porte-monnaie des pauvres smicards et autres retraités après un mois de carême fort éprouvant pour le budget familial.

C'est aussi le cas de la limonade qui a vu ses prix augmenter de façon importante mais sans le paraître car les producteurs l'ont fait par étapes, ajoutant 10 DA au prix de la bouteille en début de semaine, 10 autres au milieu et 10 derniers dinars une semaine après. Nous avons aussi remarqué que nombre de produits très demandés durant le mois de Ramadhan disparaissaient des étals puis reparaissent à des prix trop élevés sans que rien vienne justifier ces augmentations. C'est la raison pour laquelle tous les Algériens aspirent à devenir commerçants sans rien produire : acheter des produits et les revendre en s'octroyant des bénéfices qui arrivent jusqu'à 50% du prix du produit et s'offrir une année après une villa et une voiture de luxe. Ce rêve est devenu celui de la plupart des jeunes, même des universitaires, car ils se sont rendus compte que la plupart de ceux qui se sont lancés dans le commerce ont fait fortune très rapidement. Enfin, un grand coup de balai est nécessaire dans le secteur du commerce pour l'assainir et améliorer ainsi le cadre de vie du citoyen.