Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Conclave des walis de l'Est: Les commis de l'Etat sommés de se transformer en managers

par Abdelkrim Zerzouri

Après Oran et Alger, le conclave des walis de l'Est du pays s'est tenu hier à Constantine sous la présidence du ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui. Ce dernier a insisté à dire que «la chute du prix de pétrole contraint le pays à choisir d'autres options économiques», bien sûr hors hydrocarbures. Ainsi, les collectivités locales devraient, dorénavant, «compter sur leurs propres ressources financières pour soutenir le développement local». Le ministre de l'Intérieur tente à travers ces rencontres d'inculquer aux autorités locales, aux walis particulièrement, une nouvelle vision de ce qu'est «la rationalité économique», leur présentant, dans ce contexte, un nouveau mode de gestion des collectivités locales qui les obligerait à se transformer en managers.

La rencontre ne pouvait, bien évidemment, éviter de débattre du point de l'évaluation des activités des wilayas dans l'Est du pays, la lutte contre les comportements bureaucratiques qui persistent dans les services administratifs, mais le plus important sera axé sur ce modèle économique «hors hydrocarbures» qu'on veut mettre en application au niveau des localités. « A l'avenir débrouillez-vous, plus question de compter sur le Trésor public pour financer les projets et même pour payer le personnel », a laissé entendre le ministre de l'Intérieur à maintes reprises. Le nouveau modèle économique vise à atteindre une autosatisfaction dans les dépenses locale et, par manque d'ingéniosité, on a pensé, et commencé, par augmenter les tarifs des loyers des biens des municipalités. Une bien maigre idée si l'on tient compte des dépenses énormes des communes, surtout en matière de masse salariale qui dévore, parfois, jusqu'à 75% du budget global, et le reste consacré au paiement des factures, financement du PCD et d'autres activités qui s'inscrivent dans le cadre des missions de la commune.

Inévitablement, pour faire leurs preuves dans ce nouveau modèle économique, les autorités locales et centrales doivent se tourner vers l'investissement privé, ce créneau longtemps relégué à la queue du développement et du progrès. Et pour cela, il faut créer un climat d'affaires favorable à l'investissement et surtout changer les mentalités avant d'aller de l'avant.