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Cadres incarcérés de KBC: Un sit-in de solidarité devant le TNA

par R.N.

Plusieurs dizaines de personnes ont participé au sit-in de solidarité avec les cadres de la chaîne de télévision privée KBC, Mehdi Benaissa, Ryad Hartouf, ainsi que Mme Nora Nedjaï, fonctionnaire au ministère de la Culture, incarcérés depuis, observé vendredi soir devant le Théâtre national algérien (TNA), à Alger-Centre.

Des citoyens, des journalistes, des artistes, des militants et des personnalités politiques étaient présents aux côtés des animateurs de l'émission satirique «Nass Stah» et des membres du personnel du groupe El Khabar pour exprimer leur solidarité avec les personnes incarcérées. Des pancartes et des slogans étaient scandés durant le rassemblement observé sous une surveillance policière discrète.» Libérez l'Algérie», «Libérez Mehdi, libérez Ryad, libérez Nedjaï», «Trop, c'est trop, vous avez dépassé les bornes», «Liberté d'expression» et «Je ne suis pas chiatt (larbin), j'aime mon pays». Rappelons que, dimanche dernier, les avocats de la défense du groupe El Khabar ont fait appel de la décision du juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed de placer en détention provisoire les cadres de la chaîne de télévision privée KBC. L'examen de l'appel est prévu le 10 juillet.

Human Rights Watch et Amnesty dénoncent

Sur cette affaire, les ONG internationales Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International (AI) ont dénoncé, dans des communiqués, l'incarcération des cadres de KBC. Pour HRW, «les responsables d'une télévision indépendante doivent être remis en liberté». «Un tribunal à Alger a décidé, le 24 juin 2016, de placer en détention préventive deux responsables d'une chaîne de télévision privée qui a diffusé un talk-show politique et satirique», rappelle le communiqué de l'ONG considérant que «ces détentions interviennent après la mise sous scellés par la Gendarmerie nationale, le 19 juin, du studio d'enregistrement de «Ki Hna Ki Ness» («nous sommes comme les autres») et de «Ness Stah» («les gens sur les toits») sur la chaîne de télévision privée KBC, propriété du groupe de presse El Khabar».

HRW demande aux «autorités algériennes» d'accorder «à Mehdi Benaïssa, directeur de la télévision KBC, et Ryad Hartouf, directeur de production de «Ness Stah», la liberté provisoire et à revoir les charges contre les deux qui sont incompatibles avec la protection de la liberté d'expression et des médias selon les normes internationales des droits de l'homme et la nouvelle Constitution algérienne. Celle-ci stipule que les délits de presse ne peuvent être sanctionnés par des peines privatives de liberté.

De son côté, AI «appelle les autorités algériennes à respecter, protéger et promouvoir la liberté des médias, suite aux restrictions croissantes envers les medias et journalistes indépendants ces derniers mois», affirme le communiqué de AI. L'ONG considère, en citant l'affaire du rachat de KBC par le Groupe Cevital, que les «restrictions à l'encontre des medias indépendants ont augmenté ces derniers mois».