Ce sont des policiers, stationnés devant le cabinet du wali, qui établissent la liste des personnes qui doivent déposer leurs «requêtes» au niveau de la wilaya, à la suite de l'affichage, le 12 juin dernier, de la liste des 1.550 bénéficiaires de logements sociaux.

Tous les concernés doivent s'inscrire auprès du policier, assis à l'intérieur du véhicule de service, et qui tient en main une liste de noms, classés par ordre de priorité selon la règle «du premier arrivé, premier servi». Ensuite, il faut aller chercher la fameuse feuille blanche, le stylo, ou l'écrivain public, pour rédiger la requête. Des petits groupes sont, ainsi, formés autour de ces trois principes qui donnent accès à l'intérieur du cabinet du wali. Répondant à l'appel, selon la liste établie précédemment, un groupe d'une vingtaine de personnes portant bien en main des enveloppes, escorté par un policier, s'ébranle en direction de la porte d'entrée du siège du cabinet du wali. On ne serait pas mieux discipliné dans une école, ou dans une caserne. Les trois derniers jours ont été rythmés par ces mouvements devant le cabinet du wali. Hier, c'était le dernier jour réservé à l'accueil des gens qui veulent déposer leurs «recours», comme on le mentionne sur l'objet de la correspondance. On fait passer le mot, et l'on commence à donner des coups de téléphone, aux amis, aux proches, «il faut répliquer à la wilaya pour déposer le recours, c'est le dernier jour», criait un jeune homme. «N'oubliez pas de ramener avec vous une fiche familiale, une copie de la pièce d'identité, l'attestation de pré-affectation ou le récépissé de la demande de logement et des feuilles blanches». Le même scénario a été vécu durant la semaine dernière au niveau du siège de la SAU, où les responsables de la daïra recevaient chaque jour des dizaines de citoyens «mécontents», plus de 140 citoyens par jour.

Selon le SG de la daïra, M. Fethi Bousbaa, «il y a plus de 1.500 audiences enregistrées depuis l'affichage de la liste des 1.550 bénéficiaires». Cependant, notre interlocuteur tiendra à préciser qu'il n'y a aucun recours déposé, il parlera même de «zéro recours» dans le sillage de l'affichage de la liste des 1.550 bénéficiaires. Il y a amalgame lorsqu'on parle de recours alors que les citoyens, dans leur correspondance, ou leurs recours selon la définition qu'ils portent sur l'objet de la lettre, ne trouvent rien à redire au sujet des noms des bénéficiaires portés sur la dernière liste affichée, laissera-t-il encore entendre. «Ce sont plus de 1.500 audiences qui ont été gérées par les services de la daïra, et je peux vous assurer qu'aucun de ces citoyens reçus dans nos bureaux n'a contesté un quelconque nom de bénéficiaire, tout ce qu'il y a, c'est que les gens en possession de pré-affectation s'impatientent, ils veulent tous avoir les clés de leurs appartements dès qu'ils entendent parler de distribution d'un quota. Mais, il faut rappeler qu'on doit suivre un planning de travail de concert avec d'autres parties et aspects de gestion, principalement la question de la réception définitive des logements, et tous les concernés pourront entrer en possession des clés de leurs logements lors des prochaines distributions, au courant de l'année 2016, il faut juste garder patience», indiquera M. Fethi Bousbaa. Non sans souligner que toutes les requêtes déposées par les citoyens seront étudiées par les soins de la daïra. Patience, espoir, confiance? les gens n'ont pas d'autre choix que d'y croire, jusqu'au bout.