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Constantine - Réalisation d'établissements scolaires : Le « monopole des projets » pointé du doigt

par A. Mallem

« Il faut absolument met-tre de l'ordre dans les projets de réalisation des structures scolaires appelées à être livrées impérativement au mois d'août 2016, juste avant la rentrée scolaire 2016/2017, car nous nous sommes engagés sure cette date auprès des ministères de l'Intérieur et de l'Education nationale et nous devons tenir nos engagements », a déclaré, hier, le wali de Constantine après avoir constaté que plusieurs projets en cours accusent des retards inquiétants. Le chef de l'exécutif a tenu ces propos lors de la réunion périodique du conseil de wilaya qui s'est déroulé, hier, en son cabinet en présence des directeurs de l'exécutif, des chefs de daïrate et des présidents des APC.

A travers les comptes-rendus faits par les différents secteurs et des représentants des entreprises conviées à cette réunion, le suivi des programmes de développement des deux communes de Constantine et El-Khroub et le suivi des projets en cours de réalisation des établissements scolaires ont été examinés. Et dans les rapports présentés, le wali n'a pas manqué de critiquer certaines méthodes de travail, comme celle qui consiste à attribuer à des bureaux d'études ou des entreprises jusqu'à quatre projets à la fois alors que leurs moyens, assez limités, ne leur permettent pas de mener de concert ces projets. « C'est pourquoi il y a des retards. L'architecte ou l'ingénieur en charge du projet qui devrait être sur le site chaque jour, et à moins d'avoir le don d'ubiquité, ne peut être en même temps sur tous les sites. Et c'est pourquoi il y a des retards », a conclu le wali en instruisant les responsables pour accorder des projets à réaliser aux jeunes entrepreneurs issus des dispositifs de l'emploi afin de leur permettre d'activer. D'autre part, et pour remédier à ce phénomène de « monopole des projets », comme il l'a qualifié, et résorber les retards enregistrés, il a pris la décision de mettre à contribution les chefs de daïrate en les chargeant du suivi permanent des projets sur le terrain et d'en faire des rapports hebdomadaires qui lui seront remis chaque samedi. Et dans le même sillage, il annoncera qu'il fera lui-même des tournées d'inspection sur les sites des chantiers. Au cours de l'examen du programme de connexion des écoles primaires à Internet, le wali a constaté qu'il y a, là aussi, des retards dans l'application du programme car plusieurs établissements ne sont pas encore connectés au niveau du chef-lieu de wilaya. Interpellé, le représentant d'Algérie Télécom a invoqué le problème de paiement des factures par les chefs d'établissements, voire par les services de la commune qui les gère.

Et M. Ouadah de faire comprendre que les factures sont à la charge des APC et que les établissements n'ont pas de budget pour ce genre de service. Et d'inviter les uns et les autres à régler ce problème dans les meilleurs délais.

Au niveau du cycle primaire, le directeur de l'éducation est intervenu pour annoncer qu'une dizaine de groupes scolaires et 25 salles de cours seront livrés normalement à la rentrée scolaire. Et de donner ensuite un aperçu sur l'avancement des projets de réalisation des groupes scolaires contenus dans la liste communiquée par la wilaya au ministère de l'Education nationale via sa tutelle de l'intérieur. Poursuivant sur ce sujet, le directeur de l'OPGI a évoqué les coûts de construction en affirmant que le lycée de Chaabersas a coûté la bagatelle de 50 milliards de centimes. Entendant cela, le wali a sursauté en disant : « La première chose qui m'a désagréablement surpris en arrivant ici à Constantine c'est incontestablement l'exagération dans les coûts. Là où j'étais, à Mostaganem, on n'a jamais dépassé 24 ou 25 milliards dans la réalisation d'un lycée qui se faisait au top qualité : avec du marbre dans les halls, dans les couloirs, marche contre marche, etc. Alors, je n'arrive pas à comprendre qu'ici à Constantine on réalise un lycée à 60 milliards, soit environ trois fois plus. Avec ce montant, affirma M. Ouadah, on pourrait réaliser une cité universitaire ». Et de conclure que cela n'est pas normal car cela démontre un manque de vigilance et qu'on est loin de maîtriser les coûts. « Il faut donc revenir aux normes », recommanda le wali. La réunion s'est poursuivie dans l'après-midi et les participants ont planché sur le second point de l'ordre du jour, à savoir le suivi des programmes de développement des communes d'El-Khroub et Constantine.