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Justice : Le général Hassen jugé jeudi au tribunal militaire d'Oran

par Yazid Alilat

L'ancien patron de la lutte antiterroriste, le général Hassen, doit comparaître jeudi devant le tribunal militaire d'Oran, après avoir été transféré début novembre de la prison militaire de Blida vers celle de la capitale de l'Ouest, devenant ainsi le premier haut gradé des services de renseignements (DRS) à être jugé, a annoncé hier lundi son avocat.

De son vrai nom Abdelkader Aït-Ouarabi, le général Hassen sera jugé pour les délits de «destruction de documents et infraction aux consignes militaires», a précisé Me Mokrane Aït-Larbi à l'AFP. Arrêté fin août, il a incarné pendant près de 20 ans la lutte implacable de l'ANP contre les groupes terroristes. Le général major Abdelkader Aït Ouarabi, dit Hassen, ex-chef de la direction de la lutte contre le terrorisme, au sein du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), avait été arrêté le 27 août dernier à son domicile, à Chevalley sur les hauteurs d'Alger.

Avant cela, le tribunal militaire de Blida l'avait déjà, le 8 février 2014, placé sous contrôle judiciaire et poursuivit l'enquête. Celle-ci a abouti à son arrestation sur la base d'un mandat d'arrêt délivré par le même tribunal.

Le procès du général Hassen devrait se dérouler à huis clos au tribunal d'Oran, territorialement compétent, selon la procédure judiciaire du code militaire, car un officier supérieur ne peut être jugé dans la même juridiction où il exerce. Il a été donc transféré de la prison militaire de Blida vers celle d'Oran début novembre, selon son avocat, Me Mokrane Aït Larbi. « Le général Hassen et son dossier ont été transférés à Oran», précise l'avocat sans donner d'autres détails sur ce transfert.

Le vice-ministre de la Défense nationale, Gaïd Salah, a désigné le tribunal militaire d'Oran comme juridiction compétente pour juger le général Hassen, avait souligné Me Aït Larbi. Dans des déclarations à la presse à la suite de l'arrestation du général Hassen, la chef du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, avait dénoncé cette arrestation. ?'Parmi les accusations à l'encontre du général Hassen, il y a le traitement du dossier de Tiguentourine, qui constitue une grave accusation puisque tout le monde reconnaît que l'armée avait réalisé un travail de qualité.

Mais voilà qu'aujourd'hui, ce genre d'accusation vient de l'intérieur. Nous savons que des familles d'expatriés tués à Tiguentourine avaient voulu déposer plainte auprès de la Cour pénale internationale contre l'armée», avait-elle fait remarquer. Pour elle, «accuser un haut responsable de la lutte contre le terrorisme d'avoir créé un groupe armé constitue une opportunité pour les puissances étrangères de s'ingérer dans les affaires internes de l'Algérie. Et craint que cette affaire ne conduise ?'à l'effritement du dispositif de lutte antiterroriste».

Selon des sources proches de l'enquête, le général Hassen serait également poursuivi pour constitution de bande armée, fausses déclarations concernant le stock d'armes en sa possession, détention et rétention d'armes de guerre, rétention d'informations et mensonge, à la suite d'interrogatoires de trois terroristes capturés à Tiguentourine.

L'avocat du général Hassen a indiqué qu'il avait demandé la comparution du général Toufik comme témoin dans le procès de son client.