Le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et le Chili reste en deçà des potentialités, les investissements quant eux sont quasiment inexistants, et ce des deux côtés, pourtant les relations algéro-chiliennes ont atteint un bon niveau d'excellence. C'est ce qu'a indiqué hier le vice-ministre chilien des Affaires étrangères, Edgardo Riveron et le vice-président de la CACI, Amour Riadh, à la prestigieuse chambre de commerce à Alger. Le vice-président de la CACI a affirmé que la moyenne des échanges commerciaux entre l'Algérie et le Chili varie entre 8 millions à 10 millions de dollars. Le vice-ministre chilien des Affaires étrangères a affirmé pour sa part qu'il n'existe aucun investissement chilien en Algérie, et aucun investissement algérien sur les terres chiliennes, «pourtant les conditions et les opportunités de partenariat existent entre les deux pays».

Les deux parties ont clairement affiché leur ambition de renforcer leurs relations notamment dans les domaines commercial et économique. Et pour ne plus se limiter à des échanges commerciaux, le vice-président de la CACI a plaidé pour des «intérêts croisés» entre les deux pays, qui devront se traduire sur le terrain par de partenariats industriels gagnant-gagnant, des projets créateurs de richesse et d'emplois. Le vice-ministre chilien des Affaires étrangères a affirmé qu'il y a déjà «cette confiance mutuelle» que les deux pays doivent exploiter pour élever le niveau des échanges commerciaux et lancer des projets d'investissement de part et d'autre.

L'ambassadrice du Chili en Algérie, Mme Covarrubias Marcia, a affirmé que son pays est ouvert pour l'arrivée du plus grand nombre de produits algériens. Elle précise que l'économie chilienne est très ouverte, notamment avec ses multiples accords de libre-échange, un atout qui permettra à l'Algérie d'utiliser le Chili comme une plate-forme d'exportation des produits algériens vers d'autres terres et d'autres marchés. Elle précise encore que «le Chili n'est pas un pays donneur de leçon, mais un pays qui vient vers vous d'une façon transparente, ouverte et aussi pour vous proposer, non pas seulement de partager amplement l'expérience chilienne, mais pour nouer des partenariats durables entre les deux pays». Pour l'ambassadrice, «c'est très important de se connaître sur le plan culturel et personnel pour faire des affaires».

Justement des rencontres «B to B» ont été programmées hier entres des opérateurs des deux pays. Une visite d'opérateurs algériens au Chili est déjà programmée pour le mois d'avril prochain pour explorer les opportunités de partenariat et d'investissement.

Le président du conseil d'affaires algéro-chilien et PDG du groupement ISO-9 international, M. Arezki Issiakhem, a évoqué la possibilité de créer un partenariat entre des entreprises privées algériennes et chiliennes pour la production de lithium en Algérie. Le but selon, notre interlocuteur, est d'installer une usine de transformation en Algérie de lithium chilien, pour fabriquer des batteries de téléphone portable. L'objectif est d'approvisionner le marché local mais aussi des pays du Maghreb et d'Europe. M. Issiakhem a affirmé que l'ambassadrice du Chili et le vice-ministre des Affaires étrangères étaient très favorables pour ce projet.

La directrice des relations internationales à la CACI, Mme Baliol Ouahiba, a indiqué que le volume des échanges entre les eux pays a baissé de 2014 à 2015. Elle explique qu'une simple comparaison sur les 9 mois de 2014 et 2015 démontre que «nos importations sont passées de 18 millions de dollars en 2014 à plus de 7 millions de dollars en 2015». Pour ce qui est des exportations, on est passé de 294 000 dollars en 2014 à 3 millions en 2015. Elle a précisé que l'Algérie a importé du Chili, durant les 9 premiers mois de 2015, des pommes, du kiwi (pour 600.000 dollars) et des raisins frais. Elle a souligné que l'Algérie peut placer certains produits sur le marché chilien. Elle cite l'ammoniaque et ses dérivés, l'huile d'olive et les dattes.