Mme Mounia Meslem Si Amer, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, a effectué mardi dernier une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Bouira. La visite a débuté dans la ville de Sour El-Ghozlane qui se situe à une quarantaine de kilomètres plus au sud et où la ministre a inauguré un nouveau centre psychopédagogique pour enfants handicapés mentaux. Ce centre, d'une capacité d'accueil de 200 places dont un régime d'internat, a reçu à sa première expérience l'inscription de 104 enfants handicapés mentaux, parmi eux se trouvent des trisomiques, autistes, attardés mentaux et d'autres qui souffrent d'un quelconque déficit mental.

La tranche d'âge des enfants inscrits varie entre 3 et 17 ans. Mme la ministre, profitant de sa rencontre avec les psychologues, éducateurs, orthophonistes et autres cadres, a affirmé que la nécessité d'accompagner les enfants intégrés dans des classes normales est indispensable, et le déficit en accompagnateurs qui a été remarqué à chacune des visites de travail dans le pays, pose problème». Pour le mouvement associatif, Mme la ministre interpella les personnels sur l'exigence de travailler en coordination avec les associations actives. «Nous allons aider également les associations notamment celles qui n'arrivent pas à émerger faute de soutien, en leur assurant une formation, parce que nous avons besoin d'elles, ce sont nos partenaires. Il faut mettre fin à ces anciennes pratiques qui ont fait que seulement les mêmes associations se distinguent depuis des années». Il fallait interpréter que désormais ces associations seront tenues par l'obligation de résultats satisfaisants, faute de quoi les aides leur seront suspendues. De retour dans la commune de Bouira, Mme la ministre inspectera le centre d'aide du travail qui fut jadis une école pour orphelins et victimes du terrorisme, reconverti depuis.

Un autre centre psychopédagogique pour enfants handicapés mentaux et une école pour enfants handicapés auditifs (ex- école des jeunes sourds), ont été visités. Dans la même ville Mme la ministre a eu aussi à inaugurer une nouvelle cellule de Proximité et de Solidarité. Cette cellule se consacre aux enquêtes sociales, en ciblant les zones enclavées de la wilaya, par l'intervention au sein des cellules familiales, dans le but d'établir une carte sociale des familles démunies avec leurs besoins et spécificités. En somme, la mission de cette cellule est d'élaborer une carte sociale de la wilaya de Bouira et des communes démunies en ciblant les poches de pauvreté qui seront localisées grâce à des enquêtes sociales. Une fois fait, il est de la mission de cette cellule de sensibiliser cette frange de la société sur les différents programmes d'aides et de soutien de l'agence.

Lors d'un point de presse tenu à la villa d'hôtes de la wilaya, Mme la ministre a répondu aux nombreuses questions des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, dont notamment, le kidnapping des enfants qui tend à devenir un embarras extrême pour le pays. Ce qui n'a pas laissé indifférente Mme la ministre qui a fait montrer toute la colère qu'elle ressent devant de tels actes abjects rejetés par tout le peuple algérien. Elle s'en réjouit d'ailleurs grandement que le forces de sécurité aient retrouvé sain et sauf le petit Amine Yarichène qui a été enlevé le 21 octobre dernier à Dely Brahim dans la circonscription d'Alger. «Nous sommes en train de réfléchir sur une stratégie de lutte contre ce phénomène étranger à nos mœurs. Nous travaillons avec le ministre des Affaires religieuses dans le but de former une grande mobilisation, imams, société civile, experts, spécialistes ?Nous sommes tous concernés par cette violence inouïe, d'une horreur indescriptible. En conséquence, nous allons lancer un programme anti-kidnapping qui s'étalera tout le long de l'année et qui sensibilisera le peuple sur les dangers de la violence qu'il n'est plus jamais question de tolérer», avait-elle fini par admettre avec force conviction.