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Coup d'envoi donné hier au bidonville le «Virage» : Le planning de relogement des 8 310 familles détaillé

par Houari Saaïdia

Juste après avoir donné, à partir du bidonville du «Virage», le coup d'envoi de l'acte «inaugural» de la méga-opération de relogement de 8 310 familles, le chef de l'exécutif a regagné la wilaya pour animer une conférence de presse, pour apporter plus de précisions sur la feuille de route de relogement, s'étalant du début novembre à fin décembre, qui sera mise en pratique. On en retient, entre les lignes de la déclaration du wali, une « surprise » réservée aux mal-logés oranais, allant bien au-delà de celle fort impressionnante déjà des 8 310 familles à reloger d'ici à la fin d'année. Une surprise dont aucun indice n'a été esquissé, mais dont on peut deviner toutefois la substance, qui ne peut être -sous toutes réserves- qu'une revue à la hausse, en cours de route, de la quantité du quota qui sera distribué à terme. Ce qui est sûr, cependant, c'est que les pouvoirs publics comptent remettre les clés de 8 310 logements LPL avant le nouvel an. En fait, à la wilaya on raisonne beaucoup plus en termes de poches de constructions sauvages qui seront rasées de la carte, qu'en termes de clés remises. Le terme de « dé-bidonvilisation », sous ses différents synonymes, revenait en boucle dans la bouche de M. Zâalane. C'était cela l'idée-force, l'essence même, de ce grand coup. Plus que le « social » en soi, qui est certes l'élément matériel et moral à la fois, en premier lieu pour les familles concernées, c'est le nettoyage, partiel et par petites étapes soit-il, de la ville-métropole qui est stratégiquement visé. Le wali ne se fait pas d'illusion, ne fait pas de projection surdimensionnée, puisqu'il tient à ramener les choses à leur juste mesure, en parlant tout juste d'une « bonne opération à court terme ». Il sait, dans son for intérieur, que cette opération à double vocation de RHP et de résorption du vieux bâti, quand bien même elle est sans précédent dans les annales d'Oran, elle reste insuffisante pour assainir la capitale de l'Ouest et la débarrasser du contraste monstrueux qui lui colle : « métropole/grand douar ».

PROFESSIONNALISER L'ACTE DE DEMOLIR

Sur le plan pratique, le wali a étalé à grands traits le planning des relogements. Pour le coup de starter, l'opération du « Virage » en l'occurrence, il a été procédé au déménagement collectif de 300 familles. L'évacuation du site permettra, a souligné M. Zâalane, l'extension de la nécropole d'Aïn El-Beïda, mais également le dédoublement de la route qui mène à cette grande localité. Opération suivante : 500 familles à Cheklaoua, le 11 ou le 13 novembre. S'ensuivra, la mi-novembre, une triple opération : 150 familles à Hassi Bounif, 226 à Gourine (Arzew) et 96 à El-Kerma. La 4ème opération concernera, le 23 ou le 25 novembre, 1 430 ménages titulaires de pré-affectations, à El-Hamri et Mediouni. Ensuite, les 6-7 décembre, une triple opération également : 1 050 familles à Gdyel, 100 et 850 à Tlélat. D'autres opérations concernant des bidonvilles épars à travers le territoire de la wilaya sont programmées également. A terme, on table sur la récupération de 30 ha. Pour empêcher d'éventuel squat des sites évacués, la wilaya recourra systématiquement à la boule de fer immédiatement après le relogement. Toutefois, l'acte sera professionnalisé, avec le recours à des entreprises spécialisées dans la démolition et la désinstallation, qui seront triées sur le volet par voie d'adjudication par l'OPGI, a fait savoir le wali.