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Aïn El-Turck : Des agissements dénoncés par la population

par Rachid Boutlélis

Les services de sécurité ont été récemment saisis au sujet des agissements d'un groupe d'individus au nombre indéterminé et dont certains ont été condamnés et expulsés d'Espagne pour apologie du terrorisme, apprend-on de sources sécuritaires.

Ces individus, qui opèrent notamment dans les localités relevant du chef-lieu de la daïra d'Aïn El-Turck, ont entamé une véritable campagne d'endoctrinement contre tout ce qu'ils estiment être «contraire à la morale islamique», en ciblant les jeunes issus des couches défavorisées, plus particulièrement les délinquants. Ce que veulent les salafistes, c'est consacrer par la loi leurs pratiques illégales de tous les jours.

Ils tentent d'imposer leur loi en l'habillant de considérations religieuses qui consistent en leur interprétation de l'islam. Selon des sources concordantes, ils se sont déjà illustrés au cours de la saison estivale et ce, en n'hésitant pas à apostropher des jeunes femmes à propos de leurs tenues légères qu'ils ont jugées indécentes.

«L'une d'elles, une mère de famille installée à l'étranger, en vacances dans la localité de Paradis-plage, a eu la mauvaise surprise de constater, à son retour de la plage, la crevaison des quatre pneus de sa voiture. Elle a rapidement décodé le message et a aussitôt écourté ses vacances. Certaines ont, par contre, eu le courage de rabrouer ces pseudo-redresseurs de tort», ont confié des riverains de ladite localité. La fermeture de tous les établissements de commerce qu'ils ont taxés de haram, selon leurs convenances, plus particulièrement les débits de boissons alcoolisées et l'obligation du port du voile pour la femme, constituent l'essentiel de leurs préceptes, qu'ils tentent d'inculquer dans l'esprit des riverains de cette région côtière, indiquent nos sources.

Cette doctrine d'illuminés, vivement décriée par la population, est allègrement débattue à bâtons rompus lors de rencontres clandestines, qui se tiendraient régulièrement dans des locaux commerciaux, loués par certains d'entre eux dans différentes zones de cette daïra et/où dans leurs propres domiciles, précisent encore les mêmes sources.

Il importe de noter que les services de police de la sûreté de daïra ont ouvert une enquête au début du mois d'août dernier sur les dérives de ces individus. Des riverains des localités, situées sur le territoire de la commune d'Aïn El-Turck, ont exprimé au Quotidien d'Oran leur vive inquiétude au sujet des ces individus, qui se sont mis en campagne pour une idéologie fantasmatique ayant constitué, dans un passé douloureux encore vivace, l'un des principaux ingrédients de la décennie noire. Notons aussi que, selon les mêmes sources, la quête de l'argent, une pratique interdite, figure également parmi les transgressions à la loi qui sont reprochées par la vox populi contre ces individus, qui ont commencé à se manifester au cours de l'été et continuent turpidement depuis à prêcher leur doctrine schizophrène.