Les pays fondateurs de la Ligue ont approuvé hier à l'unanimité les décisions retenues par la rencontre d'Alger.

Les pays signataires au nom des CES de leurs pays respectifs sont l'Algérie, la Jordanie, la Palestine, le Liban, le Maroc et la Mauritanie. Ceux qui l'ont approuvé au nom des institutions similaires sont l'Egypte, le Soudan et le Yémen. L'unanimité a été donc accordée à la présidence algérienne assurée par Mohamed-Seghir Babes, à l'amendement du règlement intérieur de la Ligue dont l'adoption a eu lieu en même temps que la déclaration de sa fondation, en mars 2015 à Rabat, au Maroc, et à la nomination de Roger Nasnas, président du CES libanais au poste de vice-président et en même temps comme membre du conseil d'administration à l'instar de son homologue du CESE marocain, du CES de la Palestine et du Soudan. La Ligue a pour siège Alger et comme secrétaire général, Lakhdar Guenoun, l'actuel SG du CNES. Les grands axes de la feuille de route de la Ligue pour la période 2016-2018 ont par ailleurs été esquissés par son président Babes et acceptés par l'ensemble des participants. Première action retenue à cet effet, convaincre les pays arabes qui ne se sont pas dotés de CES d'en créer pour constituer des espaces importants dont le rôle principal est de porter le dialogue et la concertation au niveau de l'ensemble des composantes de la société et de se charger des missions d'évaluation des politiques publiques. Les conseils ont aussi un rôle important dans la mise en place des bases de la démocratie participative et sa pratique.

Il est noté qu'une délégation de la Ligue se déplacera très prochainement dans les pays qui ont déjà fait preuve de disponibilité à créer des CES, pour discuter avec leurs autorités de la faisabilité d'une telle démarche. Il s'agit de la Tunisie, de l'Irak, le Koweït et l'Egypte.

Autre axe retenu, l'urgence de mettre en place une cellule de réflexion composée d'experts et de conseillers pour répertorier les problèmes et les obstacles liés au développement économique et social ainsi qu'aux organismes du dialogue social, des organisations professionnelles et de la société civile. La réflexion devra aboutir à l'élaboration d'un rapport global dont les axes principaux seront orientés vers l'atténuation des conflits et des luttes et la réalisation de la paix sociale et civile. «Sans cette paix, la dynamique du développement économique et social bloque et la pauvreté ainsi que la marginalisation prennent de l'ampleur», estiment les signataires de la feuille de route. Il est en outre question de relier la Ligue avec son environnement régional et international en vue d'établir des relations fortes de coopération avec l'ensemble des organisations, instances et comités connus à travers le monde et de s'imprégner de leurs expériences et expertises. La Ligue prévoit de s'arrimer au processus onusien œuvrant en faveur du développement durable.

Avant la fin du 1er congrès de la Ligue, le représentant palestinien a proposé un important rajout à la feuille de route à savoir l'ouverture de discussions avec le CES européen et même l'Union européenne sur l'émigration clandestine et l'asile politique. «En mai ou en juin 2016, on devra préparer un dossier sur cette problématique dans ses différents volets pour le remettre à l'UE et en octobre ou novembre, on planchera sur le dialogue social et les instruments de sa promotion ainsi que celle des CES, après qu'on ait rendu visite à plusieurs pays arabes», a déclaré Ahmed Madjalani.

Dans son discours de clôture, le DG de l'OAT a exhorté les pays participants à la création de la Ligue de «transcender les origines, les religions, les rites et les cultes et à libérer l'avis et le contre-avis pour servir les peuples arabes». Faïz Ali El Metiri a lancé à l'assistance qu' «il ne suffit pas d'occuper la chaise du pouvoir pour prétendre servir son pays, il faut produire, il faut travailler, occupez la chaise et travaillez !», recommande-t-il. Il demandera aussi : «Protégeons nos pays et nos institutions, arrêtons de nous entretuer, de nous tourner le dos, préservons nos patries, relevons les défis qui s'imposent à nous !»

Babes demandera à «organiser les sociétés arabes et à mettre à l'œuvre la feuille de route de la Ligue pour en réaliser nos principaux objectifs et permettre à notre Ligue de se lancer sur une dynamique nouvelle».

Le CNES algérien et son homologue jordanien ont signé hier, en marge des travaux de la Ligue, un mémorandum d'entente «afin d'adopter à l'avenir la même ligne, la même vision et les mêmes options», dit Mounder Charaa.