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Le ministre de l'Agriculture : «L'avenir de la pêche est dans l'aquaculture»

par J. Boukraa

Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, a annoncé, jeudi, en marge de l'ouverture du Salon international de la Pêche et de l'Aquaculture, au Centre des Conventions d'Oran, la création d'une entreprise nationale pour la gestion des ports et des abris de pêche. La création de cette entreprise qui doit répondre à un cahier de charges, entre dans le cadre de la stratégie de l'état, visant le développement du secteur de la Pêche, favoriser l'investissement, diversifier les sources de revenus et la création d'emploi.

Elle contribuera à améliorer les prestations, au profit du secteur de la Pêche, en consultation avec les professionnels. Le même responsable a, également, annoncé que 10 ports de pêche, actuellement, en travaux d'extension et d'aménagement, entreront en service, l'année prochaine. Parmi ces structures le port de pêche de Kristel, à Oran.

La pêche du corail sera aussi, ouverte, avant la fin de l'année en cours. Le ministre a indiqué que le décret relatif à ce genre d'activités a été publié au Journal officiel, signalant que 2 groupes de plongeurs ont été formés. La zone d' Oran et à l'instar de Ténès et El Kala sont touchées par cette formation. La plongée sous-marine, joue un rôle important dans le secteur de la Pêche, notamment, dans l'exploitation du corail qui devrait reprendre, ainsi que toutes les activités de l'aquaculture, en mer. Selon les spécialistes cette activité de plaisance doit être transformée en un métier professionnel, car dans l'exploitation du corail et les activités de l'aquaculture le secteur à besoin des professionnels, pas d'amateurs. Pour ce qui est de l'investissement, le ministre a déclaré que 600 projets d'aquaculture en mer, et 5.000 projets d'investissement sont à accompagner, à l'échelle nationale, durant les 4 prochaines années.

Répondant à une question de la production et le prix du poisson, le M. Feroukhi a souligné que la complexité et des contraintes réduisent les marges de manœuvres et le niveau de production et que la principale limite à cette équation est d'ordre naturelle car il s'agit d'une ressource halieutique qui offre un stock annuel, devant être respecté. Pour l'Algérie, les études d'experts estiment ce stock exploitable à 150.000 tonnes. Un stock exploitable que l'on ne peut dépasser, sans risque de le voir s'effondrer. La demande, quant à elle, s'élève, au moins, à 200.000 tonnes. Elle augmente évidement avec la croissance démographique, l'augmentation du pouvoir d'achat. Dans le même cadre le ministre a souligné que le modèle extensif de capture est en vigueur depuis les années 40 avec 14 à 15.000 tonnes, à peine, de pêche maritime. L'arrivée du chalut et du moteur diesel a permis un pic de capture à 150.000 tonnes. Aujourd'hui ce modèle extensif de capture n'est plus permis, ce qui implique le recours au développement des autres techniques d'aquaculture marine. La production nationale annuelle ne peut excéder les 250.000 tonnes de poisson, bien que la demande annuelle soit de l'ordre de 200.000 tonnes.

Un stock exploitable, actuellement, de 150.000 tonnes qui vient de la mer, contribuerait à maintenir ces équilibres, selon les études réalisées par son département. Il faut, donc, maintenir les équilibres entre les ressources, les investissements et la demande. C'est, ainsi que la stratégie nationale de développement du secteur, portée par le «Plan Aquapêche» est, également, axée sur le développement de l'aquaculture marine.

Le ministre a ajouté: « on exploite aujourd'hui 9 millions d'hectares en espace potentiel, duquel la quantité pêchée varie entre 100.000 et 120.000 tonnes. Mais si on prend 10.000 ha ,seulement, de ces 9 millions et qu'on y installe l'aquaculture marine, comme à Aïn El-Turck, Kristel (Oran), Honaine (Tlemcen) et autres localités côtières, la production peut atteindre 80.000 tonnes, soit presque l'équivalent de celle de la pêche ». Ce modèle vise, aussi, à la création de nouveaux emplois en plus de ceux nombreux déjà créés.

140 EXPOSANTS AU SALON DE LA PECHE

D'autre part, M. Sid Ahmed Ferroukhi a visité, en compagnie du ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, les stands du Salon international de la Pêche et de l'Aquaculture, où ils ont reçu d'amples explications sur les projets présentés par les exposants. Plus de 140 exposants d'Algérie et de 26 pays arabes, européens et asiatiques ont participé au salon, à côté, des bureaux d'études, d'associations nationales et locales, versées dans la Pêche et des dispositifs d'emploi dont l'Agence nationale de soutien à l'emploi (ANSEJ). Le ministre a exprimé sa satisfaction quant à la qualité et la large participation, soulignant que son département ministériel œuvre à élargir son domaine à toutes les activités de la mer, dans les prochaines années, en prévision des Jeux Méditerranéens 2021, qui se tiendront à Oran. L'inauguration a vu la présence de l'ambassadeur d'Italie, de la représentante résidente du Programme de l'ONU, pour le Développement (PNUD) et coordinatrice résidente du système des Nations unies, en Algérie, entre autres. Cette manifestation de 4 jours, organisée sous thème : « Pour une contribution effective des filières de la Pêche et de l'Aquaculture à la diversification de l'Economie nationale », par la Chambre algérienne de la Pêche et de l'Aquaculture, sous l'égide du ministère du secteur, a vu la participation d'une délégation de la république de la Corée du Sud, en tant qu'invitée d'honneur.