Illicitement construits, une douzaine d'abris à bateau ont été ciblés, tôt la matinée du jeudi, par une opération de démolition au lieu-dit « Monta » à mi-chemin du tunnel de la Pêcherie d'Oran, sur le territoire de la municipalité de Mers El Kébir. Ces garages à bateau ont été construits sans autorisation, dans le flanc de la falaise plongeant dans la mer et longeant l'axe routier menant à cette commune, véritable porte d'accès de la daïra d'Aïn El Turck.

 Selon des sources concordantes, la plupart de ces contrevenants s'adonnaient à la pêche artisanale et disposaient, pour le besoin de petites embarcations. Un important dispositif anti-émeute de la Gendarmerie nationale a été déployé pour parer à tout éventuel dépassement, lors de cette opération de démolition, qui a été, finalement, menée, sans aucun incident majeur. L'un des indus occupants de ces abris à bateau illicites, pêcheur de son état, s'est insurgé avec une pointe de consternation non dissimulée « pourquoi ne démolissent-ils par l'alignement de masures, prétendues faire office de garages à bateau, qui ont été construites illicitement, dont certaines tout récemment, sur les plages à Beau-séjour, à Claire Fontaine, à St Germain, à St Roch et j'en passe ? Et pourtant, la police a débusqué, à plusieurs reprises, des groupes de malfaiteurs dans ces masures, qui, c'est un secret de polichinelle, constituent un lieu de refuge pour des personnes suspectes. Nous estimons légitime et nous avons, par conséquent, le droit de nous interroger sur les raisons de ce ?deux poids deux mesures' ».

 Notons que la veille de cette opération de démolition, des troubles ont éclaté sur la RN 2, reliant Oran à la daïra d'Aïn El Turck, à hauteur du quartier de Roseville, sur le territoire de la commune de Mers El Kébir. Des familles demeurant dans le hameau Bastien, en référence à l'oued traversant cette zone, se sont jointes à d'autres occupants de constructions illicites, pour barrer la route à l'aide de différents objets hétéroclites et ce, dans le but d'attirer l'attention des autorités locales et revendiquer leur relogement. Le trafic routier a été perturbé sur cet important axe routier et la circulation automobile a été déviée par les forces de police vers la route de la corniche supérieure. Notons encore que les représentants de ces familles ont été reçus par le wali d'Oran, qui a promis qu'une commission d'enquête sera désignée pour étudier leur dossier au cas par cas. Il est, nécessaire, de signaler dans ce contexte, qu'en effet, une multitude de prétendus abris de bateaux, illicitement construits sur les plages, jalonnant la côte de la daïra d'Aïn El Turck, agresse violemment le regard, même celui du plus imperturbable. Cette plaie se répand, insidieusement, à une cadence effrénée, enlaidissant et charriant un immense éventail de maux et de désagréments, qui se répercute négativement sur le cadre de séjour des vacanciers. De la localité de St Roch, porte d'accès du chef-lieu de ladite daïra, jusqu'au site des Andalouses, ce phénomène n'a épargné aucune localité côtière.