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MEDEA: Les ordures ménagères, l'incivisme et le reste...

par Rabah Benaouda

Le paysage environnemental de la wilaya de Médéa, dans les grandes villes comme dans les petites agglomérations et autres villages, redevient, il est malheureux de le dire, de plus en plus, problématique. Et pour cause, partout où vous passez, dans les rues et ruelles, sur les trottoirs, dans les cours et cages d'escaliers des immeubles, relevant de l'OPGI comme aux abords des habitations privées, les espaces libres, jardins publics, marchés de fruits et légumes, dans les lieux publics en général, ce sont, très souvent, des tas et des tas d'immondices, de toutes sortes, qui vous « accueillent ». En effet, ayant connu, durant les dernières années, une amélioration en matière de propreté et d'hygiène, grâce à une bonne prise en charge de la part des autorités locales, constatée, d'ailleurs, aussi bien par les habitants que par les citoyens de passage, plus particulièrement dans le chef-lieu de wilaya qui constitue la véritable vitrine de toute la région, l'état du paysage environnemental d'aujourd'hui s'est, très nettement, détérioré et dégradé au point où l'on est amené à se poser moult questions comme : que veut dire civisme aujourd'hui ? Que fait le mouvement associatif, les médias, la cellule familiale, en matière de sensibilisation sur la nécessité de la préservation de la propreté et de l'hygiène ? Ne faudrait-il pas songer à créer une police de proximité urbaine, chargée du respect de la propreté et de l'hygiène du paysage environnemental ? Une police chargée, également, de lutter, effectivement et efficacement, selon les lois en vigueur, contre les désagréments sonores de toutes sortes, provoqués par les motos, les cortèges nuptiaux, les feux d'artifices anarchiques et autres bruits incommodants qui portent atteinte à la tranquillité et au calme, dans nos villes et, de là, à la sérénité des citoyens. Une situation de malpropreté généralisée à laquelle les agents communaux chargés de la collecte des ordures ménagères, aussi bien dans le chef-lieu de wilaya que dans les autres daïras, tentent, malgré l'insuffisance des moyens humains et matériels disponibles, d'apporter des solutions, mais en vain. Ce dont nous dira, très justement, un agent du service de la voirie de la commune de Médéa : « nous commençons notre travail, chaque nuit, à 2h pour le terminer le matin aux environs de 10h. Mais, moins d'une heure après notre passage, les lieux de collecte des ordures ménagères redeviennent sales et engorgés, comme si nos camions et autres engins n'étaient pas encore passés ! Et dire qu'il existe bien des horaires officiels pour, justement, la sortie de ces ordures ménagères mais ils ne sont jamais appliqués ! » Et un autre de ses collègues d'enchaîner, désappointé : « comment expliquer le fait que des sachets et autres cartons bourrés d'ordures ménagères et autres déchets commerciaux sont jetés, anarchiquement, à même le sol ? Un comportement de personnes inconscientes, pour ne pas dire autre chose, qui nous pénalise en ralentissant, énormément, notre travail. Même des espaces de jardins publics et autres espaces verts, qui sont nettoyés par nos soins, se retrouvent aussi sales et aussi chargés qu'ils ne l'étaient deux jours auparavant ! »

Une situation qui ne s'arrête, malheureusement, pas aux seules ordures ménagères. En effet, à l'issue des multiples et permanentes transformations urbanistiques, aussi bien intérieures qu'extérieures, que « subissent », contre la loi, des appartements, relevant de l'OPGI, auxquelles s'ajoutent les travaux de construction ou d'extension d'habitations privées, ce sont des tas et des tas de déchets de toutes sortes (carrelage, faïence, sable, ciment, bois, briques?) qui sont amoncelés, au bas des immeubles voire dans les cages d'escaliers et sur les trottoirs, pendant des semaines, voire des mois avant que leurs « propriétaires » ne daignent les enlever, la plupart du temps sur l'insistance d'autres locataires incommodés par cette malheureuse, source également, de danger. Cette situation, bien malheureuse, caractérise, aujourd'hui, aussi bien, le paysage environnemental de la wilaya de Médéa que celui d'autres régions du pays.