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L'occupation matrice de violence et de barbarie

par Kharroubi Habib

Il n'y avait rien de crédible dans la déclaration faite vendredi par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu en réaction à l'acte abominable commis en Cisjordanie par des colons juifs qui ont allumé un incendie dans le village de Douma qui a provoqué la mort d'un bébé palestinien brûlé vif. Qui peut croire en effet qu'il considère comme il l'a prétendu que les criminels qui ont allumé l'incendie sont des terroristes et que l'Etat qu'il dirige les traquera et les jugera en tant que tels ?

François Hollande est apparemment de ceux qui ont foi aux promesses de Netanyahu puisqu'il a affirmé que celui-ci a dit « ce qu'il fallait dire » après l'abomination qui a horrifié et endeuillé les Palestiniens. Certes, le président français a condamné le crime qu'ont commis les colons juifs, mais il a par son jugement approbateur de la déclaration de Netanyahu volé au secours de ce dernier accusé par le président palestinien Mahmoud Abbas de prôner et de conduire une politique à l'égard du peuple palestinien qui encourage les agressions contre lui et assure quasi systématiquement l'impunité à leurs auteurs.

Que l'on se souvienne que le même François Hollande a émis des condamnations autrement plus franches s'agissant du rapt de trois adolescents israéliens qui a donné prétexte à Israël de lancer l'été dernier sa énième agression contre la bande de Gaza. Il n'avait pas alors trouvé que Mahmoud Abbas avait dit ce qu'il fallait dire en l'occurrence bien que celui-ci avait condamné avec la dernière fermeté l'enlèvement. Au contraire, Hollande s'était adonné à une perfide démonétisation des déclarations du président Abbas et de l'Autorité palestinienne auxquels le Premier ministre israélien a imputé une part de responsabilité dans la montée alors des tensions en Palestine et d'attentas survenus en Israël.

S'il allait de soi pour le président français qu'il y a eu une part de responsabilité des autorités palestiniennes dans les actes de violence ayant ciblé des citoyens israéliens, il n'en va pas pour autant pour ce qui est de ceux dont sont victimes les Palestiniens de la responsabilité desquels il exonère Netanyahu et l'Etat sioniste.

Le monde entier sait que le peuple palestinien est victime d'une violence d'Etat dont celles commises par les religieux extrémistes juifs et les colons israéliens ne sont qu'un des aspects. La violence israélienne anti-palestiniens est consubstantielle à la politique d'occupation qui est celle de l'Etat sioniste. Il n'y a aucune humanité à attendre de cet Etat et des extrémistes et colons israéliens. S'en tenir à condamner les actes criminels qui se commettent contre les Palestiniens sans dénoncer l'occupation israélienne et en exiger l'abandon, revient à occulter que ces actes trouvent leur légitimité pour leurs auteurs qu'ils ne font que défendre un droit « historique » que les Palestiniens contestent aux Juifs. Tant que la pression la plus contraignante n'est pas mise sur Israël pour qu'il mette fin à l'occupation des territoires palestiniens, l'oppression, la terreur et la barbarie que subit leur population ne cesseront pas par seule humanité dont on nous bassine que l'Etat sioniste et son peuple sont pétris.