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Les cas de sida pédiatrique en hausse

par Mokhtaria Bensaâd

L'augmentation des cas de sida pédiatrique à Oran commence à inquiéter sérieusement les médecins spécialistes. Selon le professeur Aziz Tedjeddine, enseignant chercheur à la faculté de médecine et président de l'association de lutte contre le sida (APCS), de plus en plus d'enfants séropositifs sont identifiés au niveau de l'hôpital pédiatrique de Canastel. «Une situation qui s'explique par la non concrétisation du programme d'éradication de transmission mère/enfant au niveau du ministère de la Santé», nous confie M.Tedjeddine, «pour des raisons qui restent jusqu'à présent inconnues ».

 Ce programme qui devait être mis en place par la direction de la prévention du ministère depuis 2011 afin d'assurer le traitement et le suivi des femmes enceintes portant le VIH n'a pas encore vu le jour. Résultat, les nouveau-nés de mère atteinte de sida sont contaminés par le virus en l'absence de traitement censé protéger l'enfant et lui éviter de naître avec le VIH. Le même professeur souligne que « ce programme représente une stratégie de prévention qui a donné ses fruits dans les autres pays et spécialement dans les pays africains. Nous sommes l'un des rares pays qui n'applique pas ce programme et continuons à enregistrer la transmission du virus de la mère à l'enfant ». « Une femme séropositive diagnostiquée dès le premier mois de grossesse puis traitée et suivie, peut donner naissance à un enfant saint », nous dira le président de l'APCS. Pour que ce programme soit efficace, il faut former les sages-femmes et les médecins et aussi créer des centres de dépistage pour permettre aux personnes portant le virus d'être identifiées au niveau des structures de santé.

Actuellement, près de 10.000 cas de sida sont déclarés en Algérie, a indiqué M.Tedjeddine, tandis que l'ONU sida a validé un modèle pour l'Algérie de 25.000 à 30.000 cas estimés.

Pour le professeur, selon ces statistiques, il reste entre 15.000 à 25.000 personnes qui ne savent pas qu'elles sont porteuses du virus et doivent être dépistées. Mais en l'absence de centres de dépistage, la prévention s'avère difficile. Le ministère avait promis, dira le même professeur, 50 centres mais rien n'a été fait jusqu'à maintenant.