La ruée des
familles vers la grande bleue crée une atmosphère festive. C'est dire aussi que
les nuits du Ramadhan motivent et incitent les gens à sortir et à profiter
d'une ambiance particulière. Il est vrai aussi qu'après une longue journée de
jeûne et de canicule, les Bénisafiens veulent «respirer» un peu. Le soir, les
plages de Béni-Saf font régulièrement le plein. Lundi passé, il était 22h30, la
plage du Puits dont la particularité est de se trouver en plein centre-ville
était déjà pleine à craquer. Une occasion pour toutes ces familles de prendre
du bon temps ou carrément en solo pour certains. Sur place, les baigneurs, les
enfants surtout, plongent sans hésitation. La mer n'étant pas agitée. D'autres
préfèrent s'asseoir au bord de la mer profitant de la brise marine oubliant
ainsi la haute température qui les a maintenus à l'intérieur de la maison tout
au long de la journée. «Ce n'est qu'après le f'tor qu'on peut sortir
tranquillement», dira une quinquagénaire, accompagnée aussi de ses trois filles
et de son mari. Cette famille, qui a choisi de s'installer à la plage du Puits,
a même prévu de prendre le s'hor sur le sable et face à la mer. «Cela m'aide à
me détendre et oublier ainsi les tâches ménagères de la journée», a-t-elle
ajouté. Il y a aussi ceux qui préfèrent marcher le long de la plage admirant
ainsi les effets des lumières sur la mer. Comme c'est le cas de Noureddine et
Azziz. Amis d'enfance, ces jeunes hommes viennent chaque soir après le f'tor
prendre place sur la plage. Noureddine, le plus jeune, met de l'ambiance grâce
à son smartphone. «Sortir en bord de mer aide à mieux digérer», dira-t-il. Pour
leur part, ceux qui ont choisi de s'installer face à la mer s'adonnent aux
plaisirs d'une bonne dégustation. Une véritable dînette en famille est créée
pour la circonstance. Des nappes sont étalées à même le sable et sur lesquelles
sont dressés des thermos de thé ou café accompagnés de petites confiseries.
Pour les plus friands, une crème glacée ne se fera pas refuser. «Ce qui est
d'ailleurs mérité après une journée suffocante», a lancé Abdelkader, un
quinquagénaire qui prend chaque année son congé annuel durant le mois de jeûne.
Ceux qui n'ont pas prévu tout ça pourront siroter leur boisson préférée sur les
terrasses ou solariums des cafétérias de la plage. En effet, cela est devenu,
depuis quelques années, une nouvelle forme de repos, des centaines de familles
qui trouvent refuge le soir, Ramadhan ou pas, sur la plage du Puits. Souvent
sans se soucier des risques encourus. Les baignades n'étant plus surveillées à
partir de 19 heures, cela engendrerait des cas de noyade. L'idéal est d'en
profiter sans trop s'aventurer. Autrement, tout ça, sous l'œil vigilant de la
police des plages, un service de surveillance des plages mis sur pied par la
Sûreté nationale. Sa mission : veiller à la quiétude des estivants. Enfin, et
ce n'est que vers 1h du matin que les premiers gens commencent à quitter les
lieux pour rentrer chez eux.