Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

BENI-SAF : Soirées ramadhanesques au bord de la mer

par Mohamed Bensafi

La ruée des familles vers la grande bleue crée une atmosphère festive. C'est dire aussi que les nuits du Ramadhan motivent et incitent les gens à sortir et à profiter d'une ambiance particulière. Il est vrai aussi qu'après une longue journée de jeûne et de canicule, les Bénisafiens veulent «respirer» un peu. Le soir, les plages de Béni-Saf font régulièrement le plein. Lundi passé, il était 22h30, la plage du Puits dont la particularité est de se trouver en plein centre-ville était déjà pleine à craquer. Une occasion pour toutes ces familles de prendre du bon temps ou carrément en solo pour certains. Sur place, les baigneurs, les enfants surtout, plongent sans hésitation. La mer n'étant pas agitée. D'autres préfèrent s'asseoir au bord de la mer profitant de la brise marine oubliant ainsi la haute température qui les a maintenus à l'intérieur de la maison tout au long de la journée. «Ce n'est qu'après le f'tor qu'on peut sortir tranquillement», dira une quinquagénaire, accompagnée aussi de ses trois filles et de son mari. Cette famille, qui a choisi de s'installer à la plage du Puits, a même prévu de prendre le s'hor sur le sable et face à la mer. «Cela m'aide à me détendre et oublier ainsi les tâches ménagères de la journée», a-t-elle ajouté. Il y a aussi ceux qui préfèrent marcher le long de la plage admirant ainsi les effets des lumières sur la mer. Comme c'est le cas de Noureddine et Azziz. Amis d'enfance, ces jeunes hommes viennent chaque soir après le f'tor prendre place sur la plage. Noureddine, le plus jeune, met de l'ambiance grâce à son smartphone. «Sortir en bord de mer aide à mieux digérer», dira-t-il. Pour leur part, ceux qui ont choisi de s'installer face à la mer s'adonnent aux plaisirs d'une bonne dégustation. Une véritable dînette en famille est créée pour la circonstance. Des nappes sont étalées à même le sable et sur lesquelles sont dressés des thermos de thé ou café accompagnés de petites confiseries. Pour les plus friands, une crème glacée ne se fera pas refuser. «Ce qui est d'ailleurs mérité après une journée suffocante», a lancé Abdelkader, un quinquagénaire qui prend chaque année son congé annuel durant le mois de jeûne. Ceux qui n'ont pas prévu tout ça pourront siroter leur boisson préférée sur les terrasses ou solariums des cafétérias de la plage. En effet, cela est devenu, depuis quelques années, une nouvelle forme de repos, des centaines de familles qui trouvent refuge le soir, Ramadhan ou pas, sur la plage du Puits. Souvent sans se soucier des risques encourus. Les baignades n'étant plus surveillées à partir de 19 heures, cela engendrerait des cas de noyade. L'idéal est d'en profiter sans trop s'aventurer. Autrement, tout ça, sous l'œil vigilant de la police des plages, un service de surveillance des plages mis sur pied par la Sûreté nationale. Sa mission : veiller à la quiétude des estivants. Enfin, et ce n'est que vers 1h du matin que les premiers gens commencent à quitter les lieux pour rentrer chez eux.