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Le chantier de captage des ruissellements souterrains, en bonne voie

par S. M.

Le chantier de captage des eaux de ruissellements découlant principalement des oueds et autres sources souterraines, au centre-ville, est en bonne voie. Après neuf longues années de crainte, les responsables de l'Agence de prêt sur gage de la Banque de développement local (BDL) peuvent, enfin, pousser un ?ouf' de soulagement suite à la finalisation des travaux de drainage des eaux qui se déversaient de manière permanente dans les sous- sols de cet établissement bancaire, a-t-on appris. La remontée des eaux souterraines dans les sous- sols de cette agence bancaire, a commencé dès 2006, contraignant les responsables de cette agence au recours au pompage des eaux, une solution palliative qui n'était pas viable à long terme.

Les mêmes sources précisent que le chantier de captage des eaux souterraines du centre-ville, qui avait été suspendu, plusieurs semaines, faute d'une autorisation des services de la voirie de la commune d'Oran, a récemment repris et devra se poursuivre dans les prochains mois pour dévier le cours de Oued Rouina et des ruissellements souterrains, vers les ovoïdes et essentiellement celui qui se trouve au-dessous du bd ?Emir Abdelkader'. Sous les rues de cette zone, fréquentées à longueur de journée, un chantier invisible est en cours pour construire un drain en vue de dévier le cours de Oued Rouina. «Nous sommes en train de réaliser une conduite souterraine pour drainer les eaux vers le grand collecteur situé sous l'hôtel Timgad (ex café riche)», avait confié Djelloul Tarchoune, directeur des Ressources en eau de la wilaya d'Oran.

Le drainage peut être une solution efficace pour contenir et expulser les eaux souterraines. Ce dispositif a déjà fait ces preuves, dans le passé, à Oran et Alger. Les Français avaient, en effet, réalisé un réseau de galeries visitables en-dessous des deux grandes villes pour dévier les cours de plusieurs oueds. A Oran, le réseau des galeries souterraines est subdivisé en 5 secteurs correspondant aux bassins versants topographiques de la ville. Il y a d'abord le secteur nord-ouest (ravin de Ras El Ain), dont les eaux sont rejetées en mer, au collecteur de «Fort Lamoune» puis les secteurs nord-centre et nord-est, dont le collecteur principal rassemble les eaux à proximité de l'entrée du port d'Oran, rejet de Cueva d'El Agua et les secteurs sud-ouest et sud-est, situés sur le versant orienté vers la Sebkha, dont les eaux collectées en direction de la Cheminée du Petit Lac, reliée par une galerie (collecteur visitable) permettant d'évacuer plus de 40 m³/s, vers la station d'épuration d'El Kerma.

La remontée des eaux souterraines, au centre-ville, qui constitue une menace réelle pour les fondations des immeubles datant de la période coloniale, s'est aggravée ces derniers mois, au bd Hamou Boutlélis (place Garguentah), les rues Larbi Ben M'hidi, Mohamed Khemisti et le bd Emir Abdelkader, rappelle-t-on. Le débit des ruisselets qui se déversent dans cette zone a sensiblement augmenté dans les sous-sols ce qui fait craindre le pire.