Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Quand la sardine ne trouve pas preneur

par B. O.

La sardine qui tire son nom de la Sardaigne, une petite île au large de l'Italie, où jadis elle fut pêchée en abondance est un poisson qui vit en banc dans la Méditerranée, l'Atlantique et le Pacifique. Elle compte plusieurs espèces différentes. Selon des chercheurs et des scientifiques, « le poisson est un véritable passeport-santé ; plus on consomme de poisson, plus la diminution de mortalité cardio-vasculaire est importante ». Il a été démontré également que les oméga-3 de type DHA et EPA contenus dans la chair de certains poissons, particulièrement la sardine, jouent un rôle important dans la prévention d'une multitude de problèmes cardiovasculaires, en plus de contribuer à atténuer les symptômes de la dépression et de l'arthrite.

Cependant malgré ses bienfaits sur la santé et surtout le prix auquel elle est proposée aujourd'hui aux ménages, on peut dire que la sardine semble être « boudée » par des consommateurs qui juste avant le mois de Ramadhan durent la payer à 400 voire 600 dinars le kilo. Aujourd'hui elle est vendue à un prix moyen de 100 dinars le kg. Quand il reste encore au vendeur une quantité au-delà de 10h du matin, il commence à diminuer le prix pour l'écouler, atteignant quelques fois les 25 dinars le kilo. Durant ce mois de Ramadhan, comme si les consommateurs voulaient prendre leur revanche, il semblerait qu'ils ont carrément boycotté cet aliment. Les jeûneurs préfèrent plutôt la chorba et d'autres plats, que la sardine à cause de la soif dont elle génère au niveau du corps humain.

Toutefois, il faut dire que pour les inconditionnels de la sardine, été comme hiver, Ramadhan ou pas, celle-ci est toujours présente dans le menu des ménages. Elle est préparée dans différents plats. La sardine et l'huile d'olive sont des ingrédients indispensables dans certains plats, comme le soulignait une ménagère. «Les boureks faits à base de poisson, j'en raffole ». Mais la vraie raison, selon un pêcheur, réside dans le fait qu'il y a une surproduction à l'ouest du pays qui a fait descendre son prix jusqu'à 50 dinars. Vendredi dernier en plein centre-ville de Chlef, une dizaine de revendeurs proposaient la sardine à 200 dinars, un prix unifié que d'aucuns ont compris que ce prix a été décidé à l'unanimité par ces marchands.

Malgré cette baisse des prix avoisinant les 50%, les gens ne se bousculaient pas pour autant à en acheter, pas seulement pour son prix mais aussi pour la température élevée de ce jour-là.

Ce qui est surprenant durant ce mois de Ramadhan est que les hausses des prix des fruits et légumes ainsi que du poulet n'ont pas eu lieu. Plus meilleur que ça, ces prix ont même chuté durant ce mois sacré. «Cette année, la hausse des produits que nous appréhendons durant le mois de Ramadhan n'a pas eu lieu. Au contraire, nous avons eu droit à la qualité, le bon choix des fruits et légumes, à des prix raisonnables. Apparemment la surabondance des récoltes a joué un rôle majeur dans la fixation des prix. Pour la sardine, son prix a chuté jusqu'à son niveau le plus bas, ce qui nous réjouit. La chute des prix touche même le poulet qui affiche les 220 dinars le kilo contre 320 dinars la veille du mois de Ramadhan. Pourvu que ça dure», jubile un consommateur.