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Education thérapeutique : Impliquer davantage les diabétiques

par M. Aziza

L'Algérie a 45 ans de retard dans le domaine de l'éducation thérapeutique, notamment pour les maladies chroniques, pourtant, cette éducation est si nécessaire pour combattre le mal et réduire ses impacts. Aujourd'hui, les responsables du ministère de la Santé en sont conscients puisqu'ils ont consacré une place à l'éducation thérapeutique dans la nouvelle loi de santé en voie d'adoption par les deux chambres.

En attendant la loi, les responsables du département d'Abdelmalek Boudiaf se sont déjà engagés dans l'aventure en signant une convention de partenariat avec la société Lilly Algérie pour le lancement d'un programme d'éducation thérapeutique qui cible les diabétiques, et qui sera appliqué à travers les structures de santé publique.

Il s'agit, en fait, d'un programme basé sur l'utilisation «de carte de conversation sur le diabète» conçu par Healthy Interactions en collaboration avec la Fédération internationale du diabète (FID). Un programme déjà appliqué dans 60 pays à travers le monde et qui a donné des résultats probants à la fois pour les patients et pour les professionnels de la santé. La sous-directrice de la prévention, chargée de maladies non transmissibles au sein du ministère de la Santé (MSPRH), Djamila Nedir a affirmé hier, lors d'une conférence de presse tenue concomitamment avec le lancement du premier atelier de formation des professionnels de santé, qu'une centaine de médecins généralistes et paramédicaux seront concernés par cette formation. Trois séminaires de formation, dont le premier a été déjà lancé hier, à l'hôtel Hilton, à Alger, au profit des professionnels de la santé des structures de soins de proximité, seront encadrés par des experts certifiés par la Fédération internationale de diabète (IDF). Les deux autres séminaires se dérouleront, l'un Oran et l'autre à Constantine.

La finalité est d'arriver à organiser «une éducation thérapeutique de groupe» en créant une interactivité entre les patients eux-mêmes et les éducateurs qui sont eux-mêmes les animateurs des séances de sensibilisation. C'est une méthode qui permettra aux personnes diabétiques de s'impliquer activement dans la prise en charge de leur propre maladie. Et permettra, selon la Pr Samia Zekri, d'autonomiser les patients pour réduire à la fois la charge sur les structures de santé, notamment aux urgences, en cas d'hypoglycémie ou d'hyperglycémie.

M. Lionel Trichard, directeur des laboratoires américains Lilly a précisé dans son intervention que ce programme inclura des formations visant à aider les patients à gérer au mieux le diabète pendant le Ramadhan. Il a également indiqué que cette alliance et ce partenariat avec le ministère de la Santé permettront de toucher un maximum de patients avec l'engagement des structures sanitaires publiques de proximité.

Le président de la Fédération des diabétiques, M. Bouceta, ne rate pas l'occasion pour souligner, encore une fois, que les malades diabétiques ont besoin, également, d'une couverture sociale pour la prise en charge totale des soins. Il a signalé que «l'Algérie compte aujourd'hui plus de 4 millions de diabétiques, dont 20% ne sont pas assurés».