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BENI-SAF: Le diabète chez l'enfant en débat

par Mohamed Bensafi

La salle des conférences de l'EFTPA de Béni-Saf a abrité, ce samedi, les travaux d'une journée médicale consacrée au diabète de l'enfant type 1 (DT1). Une rencontre qui a rassemblé une cinquantaine de participants dont des professeurs en médecine, des maîtres assistants, des médecins et des infirmiers des services de pédiatrie. Ciblant essentiellement la formation et l'information des médecins de la région, cette rencontre, organisée par l'EPH de Béni-Saf, vise à ramener du nouveau en ce qui concerne la pédiatrie, a expliqué le Dr Belahmar, chef de service pédiatrie de l'EPH de Béni-Saf et modérateur de la journée. La pédiatrie est différente de la médecine générale puisque s'adressant spécialement à un organisme en développement et en transformation permanente. La précocité du diagnostic est ici, encore plus qu'ailleurs, vitale pour la santé future de l'enfant et déterminante pour le pronostic. Au menu, deux principales communications présentées respectivement par le Professeur Touhami, chef du service de la clinique pédiatrique de Canastel (Oran) et par le Dr Belahmar. Deux enquêtes médicales : deux populations ciblées; une seule recherche: l'augmentation de l'incidence du diabète de type 1, des résultats presque identiques ! En deux mots, la situation épidémiologique du diabète est désormais intenable. Et dans cette situation, la propagation du diabète en Algérie ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Et à présent, ce sont les enfants qui demeurent les plus exposés à cette maladie dangereuse et ravageuse. L'augmentation de l'incidence du diabète de type 1 (DT1), au cours des dernières décennies, indique que des facteurs environnementaux jouent un rôle important dans le développement de la maladie. A ce titre, l'infection virale pourrait expliquer l'augmentation de l'incidence du DT1, mais aussi la variation d'incidence entre les pays et la variation saisonnière. L'expérience du service de pédiatrie de Béni-Saf est une enquête rétrospective et prospective sur registre colligeant tous les enfants diabétiques connus du service. C'est une étude réalisée sur 40 enfants (24 garçons et 16 filles), des enfants vus entre 2008 et 2015, au niveau des urgences. Tous les malades ont bénéficié d'un bilan de contrôle et de surveillance, en particulier le contrôle de la glycémie moyenne trimestrielle (hbA1c), insulinothérapie en fonction de l'âge, adhésion du malade avec un schéma à 2 injections et/ou au basal-bolus. Et sans pouvoir commenter tous les chiffres, courbes, graphes, chiffres de l'enquête, on finira par dire que l'incidence est à 5 en 2014 alors qu'elle était à 3 en 2013 tandis que la prévalence a augmenté de 6 (21 en 2013 contre 27 en 2014). L'étude a permis de conclure que, primo, le diagnostic DT1 est facile à faire à l'interrogation (95% des cas, syndrome Cardinal), encore faut-il y penser. Sachant ici que le syndrome cardinal diabétique, qui comporte polyuropolydipsie, amaigrissement, hyperphagie, n'existe que pour des glycémies supérieures à 3 g/l. Il existe alors une glycosurie importante, responsable de polyurie osmotique, entraînant à son tour une polydipsie. Secundo, un diagnostic précoce, en dehors des situations d'acidocétose, permet une annonce dans un contexte le plus apaisé possible, point de départ à une adhésion de l'enfant et sa famille à une éducation efficace.

Quant au Professeur Touhami, son intervention a été magistrale. Il a tout clairement montré les résultats obtenus sur l'une de ses préoccupations, à savoir le diagnostic et la prise en charge des nouveaux diabétiques (enfants de moins de 15 ans), enquête réalisée sur la population infantile d'Oran. Enfin, un débat riche en enseignements a pris le relais des communications. On notera aussi le concours des laboratoires comme Novo Nordisk, Sanofi, Fasska, Pharmalys apporté pour le bon déroulement de cette manifestation médicale.