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TLEMCEN: 700 participants au 2e congrès de la médecine interne

par Khaled Boumediene

Après le grand succès enregistré lors du congrès maghrébin organisé en 2012, dans la foulée de l'évènement «Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011», la ville de Tlemcen, ville d'art et d'histoire, a abrité les 15, 16 et 17 mai, pour la deuxième fois, les 21èmes journées nationales de médecine interne. Huit équipes réparties par région et par pays, des questions pratiques et théoriques pour échanger leurs connaissances, un quiz géant était organisé à la faculté des sciences de la nature et de l'univers du deuxième pôle de l'université Abou Bekr Belkaïd, qui a accueilli cette grande manifestation scientifique selon les standards internationaux et ce, grâce au travail laborieux du comité d'organisation, présidé par le Pr A. Yahia Berrouiguet, récemment nommé médecin-chef au niveau du service des urgences médico-chirurgicales (UMC) du CHU de Tlemcen et sa jeune équipe de médecins ainsi qu'à l'engagement des responsables de l'université et l'hôpital de Tlemcen.

«Ce congrès scientifique d'envergure internationale est considéré comme le grand rendez-vous de la médecine interne dans la capitale des Zianides. Cette rencontre de haut niveau scientifique a réuni quelque 700 participants venant de tous les coins du pays et de l'étranger: médecins, chercheurs, professions paramédicales et étudiants. Le programme a principalement englobé les vascularités et le risque cardiovasculaire, conséquence majeure des maladies non transmissibles dont le diabète et l'hypertension artérielle. De nombreuses conférences d'experts algériens et français ont été présentées, en plus des ateliers de formation médicale continue et un ensemble de 665 abstracts proposés lors des communications orales et posters. Ça a été pour nous un panorama assez complet pour ce grand congrès», nous a expliqués le Pr A. Yahia Berrouiguet.

Par ailleurs, la société algérienne de médecine interne a édité, à l'occasion de son séjour à Tlemcen, un nouveau numéro de sa série de revue scientifique (RAMI), avec la publication d'un article très pertinent intitulé «Le risque cardio-vasculaire et ses déterminants dans la population du grand Tlemcen», dont l'auteur, en l'occurrence le Pr A. Yahia Berrouiguet, qui retrace la prévalence des principaux facteurs de risque (FDR) de maladies cardio-vasculaires et leurs distributions selon les caractéristiques de la population tlemcénienne adulte, ainsi qu'une évaluation du niveau de risque cardio-vasculaire et métabolique, au terme d'une étude rigoureuse chez plus de 1088 citoyens. Selon le Pr. Berrouiguet, une autre enquête sur l'obésité abdominale (publiée dans la revue française de la médecine des maladies métaboliques du mois d'août 2011) a été réalisée avec le Pr Meguenni du CHU de Tlemcen et le Pr Brouri du CHU d'Alger, sur un échantillon de 1300 personnes résidents de la commune du grand Tlemcen. 83.7% ont participé pleinement à l'enquête, leurs données sont complètes et répondent aux critères d'inclusion.

La prévalence du syndrome métabolique est de 17.4 (critères du NCEP- ATP III). Les hommes représentent 43.75% de la population étudiable et les femmes 56.25%. Ils sont significativement plus âgés (46.2 vs 38.3 ans et obèses). Leur IMC est plus élevé (27.5 vs 22.8 kg/m2) et ont plus souvent des antécédents familiaux de diabète et d'HTA. «L'obésité abdominale, bien plus que l'obésité est au cœur des préoccupations, devient un enjeu de santé publique en Algérie à l'instar des pays à situation épidémiologique transitionnelle. Tout comme le syndrome métabolique dont l'accroissement de la prévalence et particulièrement chez les femmes est rapporté par la plupart des pays hormis l'Europe. Notre pays évolue dans le sens de l'occidentalisation favorisant sédentarité et dérives alimentaires (Pays Méditerranée, Orient et Golfe). Le SM identifie les sujets à risque mais ne quantifie pas le risque. Il est une situation à risque de développer un diabète, une hypertension artérielle ou une dyslipidémie entre autres, et donc risque d'AVC, d'IDM sans pouvoir aborder le risque d'hépatite et cancer entre autres. En Algérie, en dehors de quelques séries hospitalières, peu de données précises permettent de quantifier le poids de l'obésité abdominale chez la population adulte. En conclusion, l'obésité abdominale est au « cœur » des préoccupations. FDR réel d'anomalies métaboliques, de DT2 et de RCV. Le syndrome métabolique est une menace et une opportunité « dépistage », à la croisée des pathologies métaboliques et cardio-vasculaires, à l'interface de la médecine interne, endocrino-cardio et gastro, d'où un argument à la coopération multidisciplinaire», a ajouté le Pr Berrouiguet.