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TLEMCEN: La lutte contre la drogue mobilise

par Khaled Boumediene

Qu'est-ce qui pourrait bien faire cesser les trafics de drogue ? Les services de sécurité font état, presque quotidiennement,de saisies d'énormes quantités de drogues provenant essentiellement du Maroc dans plusieurs localités de la wilaya et le long de la bande frontalière.

Et pour faire face à la situation, les pouvoirs publics ont décidé de renforcer les moyens de lutte. La collaboration entre la police, les douanes et la gendarmerie a été notamment renforcée. L'arsenal réglementaire et juridique répressif contre la production, le trafic, la vente et la consommation de drogues a été suffisamment adapté, ce qui a donné une certaine efficacité à la lutte contre le fléau. Mais la lutte opérationnelle elle-même ne suffit pas. Aujourd'hui, devant l'ampleur croissante du phénomène, tous les efforts demeurent presque vains et la wilaya se trouve inondée par ces produits dangereux pour la santé physique et psychique de nos jeunes (ils peuvent conduire à la dépendance et à des années d'enfer), néfastes pour notre économie et généralement perturbateurs de la vie sociale (crime organisé, délinquance, assassinat, commerce d'armes?).    Chacun peut être un jour concerné par les dérives difficilement maîtrisables et autres comportements dangereux des drogués.       L'implication de toute la société, à travers la sensibilisation des jeunes, imams, est une priorité. Face aux évolutions constatées ces dernières années, les questions de drogue ne peuvent être plus abordées sous le seul angle de la répression et la dissuasion.         C'est une réponse plus globale qui doit désormais être mise en place, portant sur la sensibilisation, l'éducation et l'éveil de tout un chacun. Au-delà des comportements individuels, qu'il s'agisse de prévenir ou de prendre en charge, et démarches indispensables de réduction des risques sanitaires et sociaux, l'enjeu est également de tirer la sonnette d'alarme contre les conséquences désastreuses de la consommation de stupéfiants, qui sévit au plan local, national et international. Pour relever ces défis, il appartient à l'ensemble de la société, mais également à tous les pouvoirs publics, de se mobiliser.

C'est la raison pour laquelle l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tlemcen a souhaité mobiliser l'ensemble des services concernés, responsables de la sécurité, élus municipaux, associations, imams, éducateurs et la société civile, c'est-à-dire de fait l'ensemble de la société, dans ce combat contre les drogues.

C'est dans le cadre de ce défi qu'une rencontre de «formation et de sensibilisation contre les méfaits des drogues», a été organisée mercredi et jeudi derniers au siège de l'APW de Tlemcen. L'occasion pour les intervenants d'évoquer missions et actualité, avant de se prêter au débat et propositions des différents participants. A l'occasion, plusieurs communications ont été présentées par des professeurs, experts, magistrats et responsables des services de sécurité: «Les facteurs et conséquences néfastes de la consommation des drogues» (Pr. Kalfat Choukri), «L'impact des stupéfiants sur le plan social et psychique» (Pr. Fakih Laïd), «L'impact des drogues sur le plan psychique» (Pr. Benosmane Rédha), «La législation interne dans la lutte du crime des drogues» (procureur de la République adjoint près le tribunal de Tlemcen, Kédider Ismaïl), «La prévention des mineurs de l'effet des drogues» (juge des mineurs), «Le rôle de la loi dans la lutte contre les drogues» (Me Berdraoui Abdelghani), ainsi que des communications en rapport avec les dangers de la contrebande des drogues et leurs effets sur la société et moyens de lutte à mettre en œuvre pour préserver la jeunesse des effets néfastes de ces substances, présentées par des représentants des services de la gendarmerie, police et des douanes. Lors de leurs allocutions à l'ouverture de ces journées, le wali de Tlemcen, Saci Ahmed Abdelhafid, et le P/APW, Chaïf Okkacha, ont abondé dans le même sens, en axant leurs discours «sur la nécessité de bien analyser tous les aspects de ce phénomène dangereux pour notre société et de sensibiliser la population, qui doit participer activement dans la lutte contre ce fléau. Des programmes doivent être mis en œuvre pour éliminer l'oisiveté, mère de tous les vices.     Il faut encourager nos jeunes à plus d'activités sportives, culturelles et scientifiques».