«El'âoula», cette bonne vieille habitude qu'avaient les anciennes générations et qui consistait à «emmagasiner à l'état naturel et de façon traditionnelle», durant l'été en prévision de l'hiver, toujours rigoureux, dans la wilaya de Médéa, toutes sortes de denrées alimentaires, était, jeudi dernier, au cœur d'une journée d'études, placée sous le thème : «El'âoula entre hier et aujourd'hui».

Une journée d'études, entrant dans le cadre de la célébration du «Mois du Patrimoine» (18 avril-18 mai), qu'a abritée la salle de conférences ?Dr Mohamed Bencheneb' de l'Université ?Dr Yahia Fares' de Médéa, et qui venait, une semaine, après celle qui avait été consacrée au thème : «Ettourath oual'iklim» (Patrimoine et territoire). Une deuxième journée d'études qui était organisée par la direction de la Culture de la wilaya de Médéa, en collaboration étroite avec l'UDFY de Médéa, les associations locales, activant dans le domaine de la préservation du riche patrimoine culturel immatériel de cette vaste wilaya de Médéa, avec l'aide précieuse de spécialistes et chercheurs en la matière. Une rencontre intéressante à plus d'un titre, qui avait à apporter des réponses objectives et plausibles à cette problématique de la disparition presque totale de l'un des piliers du patrimoine culturel immatériel du pays qu'est, justement, «El'âoula». Des réponses à travers de nombreuses interrogations qui allaient de : «Que reste-t-il, aujourd'hui, de cette activité populaire ancestrale et séculaire ?» à «Comment se fait-elle actuellement ?», en passant par «Quelles sont les causes qui ont fait que cette si bonne vieille habitude tend à disparaître totalement ?», «Est-ce dû à l'arrivée de cette technologie avec ses réfrigérateurs et autre congélateurs ?», «Est-ce l'effet de l'industrialisation avec ses produits alimentaires concentrés et autres manufacturés ?»?

Des interrogations auxquelles les différents communicants, venus de plusieurs universités du pays, ont essayé donc d'apporter des réponses, des explications, des éclaircissements? sur ce phénomène de la disparition presque totale de beaucoup de nos bonnes vieilles habitudes ancestrales, à l'image de celle qui était le thème au cours de cette journée d'études, «El'âoula» en l'occurrence.

Ceci d'un côté. D'un autre côté, des interrogations et des débats sur la manière d'appréhender «La sécurité alimentaire», «La disponibilité permanente, à la maison, des plus importantes denrées alimentaires comme le couscous, la semoule, la farine? pour ne citer que celles-ci», «L'alimentation saine qu'assure ?El'âoula'», «Les dangers que représentent, immanquablement, ces produits alimentaires concentrés (tomate, haricots, petits pois, olives, maïs?) et autres pâtes, quand le délai pour leur consommation est négligé»? Mais, au fait, qu'est-ce-que «El'âoula» ? C'est tout simplement le fait d'emmagasiner, à la maison et de façon naturelle et traditionnelle, des produits essentiels à notre alimentation comme les céréales, la tomate séchée, la figue sèche, le poivron, la viande séchée appelée ?Khliâe', ?El'berghel', ?El'mardoud' ou ?berkoukèss', ?El'mhamssa'? Caractérisée par la présentation de communications abordant deux volets, «L'histoire d'Elâoula dans le Maghreb, en général, et à travers la wilaya de Médéa, en particulier» et «Valeurs sociale et économique d'El'âoula», cette journée d'études a permis à là nombreuse assistance, parmi laquelle les étudiantes et étudiants de la section «Patrimoine» de l'UDYF de Médéa, d'en savoir, un peu plus, sur ce sujet à travers le thème débattu et qui était «El'âoula, entre hier et aujourd'hui». L'occasion également de savoir que cette pratique ancestrale, ?El'âoula', reste, quand même, encore pratiquée, aujourd'hui, essentiellement dans les régions rurales alors qu'elle tend à disparaître, totalement des habitudes des familles citadines.

Une journée d'études qui a vu la tenue, en parallèle, d'une imposante exposition, qu'a abritée le vaste hall attenant à la salle de conférences ?Dr Mohamed Bencheneb', mettant en exergue les différents plats traditionnels ainsi que les produits alimentaires, aujourd'hui, encore «emmagasinés traditionnellement» dans la wilaya de Médéa. Comme il y a eu, enfin, un concours portant sur la meilleure recherche sur cette activité ancestrale séculaire qu'est «El'âoula».