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TEBESSA: Les médias et les droits de l'Homme à l'université

par A. Chabana

L'Université de Tébessa vient d'abriter un séminaire dont le sujet est: «Médias et droits de l'Homme», au moment où on célèbre la Journée internationale de la liberté de la presse. D'ailleurs, aussi bien le doyen de la faculté des Sciences humaines et sociales que le président du colloque l'ont rappelé dans leurs allocutions respectives d'ouverture des travaux de la rencontre à caractère scientifique.

Ainsi, les deux responsables de l'Université ont relevé «l'importance des médias dans les sociétés modernes et l'intérêt que les Etats leur accordent, selon les types de pouvoir politique. Les Etats démocratiques garantissent les droits des libertés et les conditions de l'exercice de l'information. Par contre, dans d'autres systèmes politiques, ces droits de liberté sont limités. Ces systèmes politiques utilisent des moyens d'information pour établir leur domination sur les individus et les collectivités, en fonction de l'idéologie en place, brisant, de la sorte, beaucoup d'énergies. Les médias, outre leurs rôles pour dialoguer et échanger, sont, aussi, une langue commune entre les peuples et une culture englobant plusieurs facettes de la vie. A travers ce préambule, les organisateurs tracent les grands axes autour desquels se sont articulés les interventions et le débat qui faut-il le dire ont abordé tous les aspects organisationnels, juridiques, politiques, sociétaux d'un dossier très ramifié, parfois difficile à cerner.

Les communications de Majdoub Nawel, universitaire d'Ain Temouchent) et Ziani Abderazak universitaire de Tiaret, ont été axées sur «la presse écrite, entre liberté et censure et son action de médiateur de l'expression de l'opinion, dans la société moderne, un outil entre les mains de l'humanité, dans toutes les phases de son évolution». Ce travail universitaire s'est fixé comme objectif de décortiquer les limites des bases et principes de la presse écrite. Quant au Pr Zerari Nejma, de l'Ecole supérieure de Journalisme d'Alger, elle s'est interrogée sur le droit de la femme, dans la sphère médiatique et le rôle des médias dans la promotion de l'image positive de la femme loin des stéréotypes ou comment les médias traduisent les rôles à travers les produits, une transmission selon des idéologies manipulées par les organismes.

Le thème de la « garantie du droit à l'information pour les médias, selon la charte des droits de l'Homme de l'organisation onusienne, en indiquant au passage sur l'importance de la continuité de l'activité des média concernant le droit à l'information, sa publication, son échange», d'après Samia Bouguerra de l'université Badji Mokhtar de Annaba, «la pierre angulaire, dans l'exercice, du principe démocratique dans les sociétés».

Autre volet inhérent au moyen d'information et de communication, soulevé durant ces journées, concerne l'étude comparative présentée par Safer Karima de l'université ?Aboubakeur Belkaid', de Tlemcen. Le sujet est lié à la télévision et les droits de la femme, sur le continu de certaines chaines-TV, l'orientation et l'appartenance identitaire. Enfin, l'exposé du duo Azri Amel et Khadidja Gasaâ de l'université de Skikda, s'est intéressé aux codes de l'information en Algérie et leurs rapports avec les droits de l'Homme.

Le code de l'information dans notre pays est considéré, par les deux universitaires, comme «un instrument dans les orientations politiques de l'Etat, de l'époque du parti unique où les média étaient au service de l'Etat-parti unique, jusqu'au multipartisme où le code de l'information de 1990 garantissait la liberté conditionnée de la presse, ce qui a freiné, considérablement, l'évocation des droits de l'Homme». Le continu des chaines-TV privées a été passé en revue par Abdelrazak Hammpoudi de l'université de Guelma qui, en se référant aux critiques de spécialistes, «ce continu informationnel se caractérise par un manque de professionnalisme, d'excès de populisme, de propagande et visées purement commerciales et ce, pour la défense de certaines catégories».

En conclusion et comme l'a si bien synthétisé le président du colloque, le Dr. Redouane Belkhiri «les média sont un soutien décisif dans la promotion du défi pour concrétiser une nouvelle culture qui ouvrira les perspectives afin de consolider la démocratie et la protection des droits de l'Homme. La problématique est le rôle des média, dans l'enracinement de ces droits fondamentaux et la relation entre les institutions médiatiques et les organisations des droits de l'Homme».