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Lumière sur les massacres de la France coloniale

par A. Mallem

Le colloque sur les massacres coloniaux organisé dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», a été lancé officiellement, hier, à l'université islamique Emir Abdelkader de Constantine, en présence des autorités locales, dont le wali M. Hocine Ouadah, et les invités venus de quatre continents pour communiquer sur des thèmes liés aux massacres coloniaux et génocides de masse.

Après l'ouverture, les organisateurs sont intervenus pour dire que la commémoration du 70ème anniversaire du 8 Mai 1945 dans le constantinois coïncide cette année avec l'ouverture de cette manifestation et cela a constitué l'occasion pour ouvrir un chantier thématique sur les massacres coloniaux dans différentes régions de la planète au cours de l'histoire contemporaine de l'humanité. A ce titre, le témoignage apporté par l'enseignant en retraite Choukri Abdelmoneim, chercheur sur l'histoire de la région d'El-Ancer dans la wilaya de Jijel, a donné le ton sur les communications attendues des historiens, sociologues, psychologues et anthropologues qui ont travaillé sur le thème.

Ce témoignage a été fait sur un massacre commis en 1956 dans le petit douar de Beni Ouedjhane, dans la commune d'El-Ancer, par une brigade de chasseurs à pied (PCVP) de l'armée française faisant partie d'une compagnie qui était cantonnée dans cette commune et dont ont été victimes près de 300 civils.

Ce massacre a été relaté par l'intervenant qui est allé jusqu'à citer les noms des officiers français qui commandaient la compagnie française. «La compagnie était commandée par un certain capitaine Rousseau et un lieutenant appelé Bruno Roux. Ce dernier a été élevé au grade de général après la fin de la guerre d'Algérie. Ces faits, partie de l'histoire sanglante du colonialisme français en Algérie ont fait l'objet d'un livre qui a été écrit par une historienne française qui a enquêté sur les lieux et a été édité récemment en France, puis repris dernièrement par une maison d'édition constantinoise. Mais après que les premiers détails révélés par ce témoin ait jeté un effroi parmi l'assistance, les modérateurs ont demandé à l'orateur d'aller vite en évitant les détails. Et ce témoignage inédit a été tronqué au grand désappointement d'une partie de l'assistance et du conférencier qui a manifesté sa désapprobation. «Ce n'est pas sérieux», nous a confié par la suite M. Choukri qui s'est bien demandé pourquoi on l'a invité dans ce cas.

Signalons que dans le cadre de ce colloque itinérant appelé à rayonner sur les wilayas de Guelma, Sétif et Béjaïa, quatre courts métrages réalisés par des cinéastes algériens sur «les enfumades du Dahra» du XIXème siècle, les massacres du 8 Mai 1945 et sur «la violence et le droit», vont être projetés le vendredi 8 mai 2015 et le jour suivant à la maison de la culture Malek Haddad de Constantine.